DELIVERANCE

(DÉLIVRANCE)

 

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Drame  

1972. Réalisation : John Boorman. Avec : Jon Voight, Burt Reynolds, Ned Beatty et Ronny Cox. Scénario : James Dickey. Couleur/1h50.

        Quatre hommes d’affaires de l’Atlanta partent dans la nature pour faire du canot. Leurs vacances tournent au drame lorsqu’ils sont aux prises avec deux montagnards psychotiques qui veulent les tuer.

        Basé sur le roman de James Dickey (qui est également le scénariste), ce drame parfois troublant nous présente la première scène de viol homosexuel dans l’histoire du cinéma américain. Le suspense est terrifiant et quelques scènes sont de vrais coups de poing à la figure. La réalisation est mouvementée et habile, l’interprétation est naturelle et percutante (il s'agit du premier film de Ned Beatty et Ronny Cox).

        Il y a également un intrigant parallèle entre les chantiers de construction dans la forêt et les événements qui se produisent dans le film. Au début de Deliverance, on entend les quatre hommes discuter de l'éventuelle construction qui aura lieu dans la forêt où le film se déroule. Une phrase m'a particulièrement frappé: «Nous allons violer cet endroit, nous allons la violer» dit l'un des hommes, en ricanant. On voit les machines qui détruisent une vaste partie de cette forêt, et on voit ensuite les quatre hommes de la ville qui voyagent dans le bois. Est-ce possible que les hommes de la ville représentent de façon métaphorique la vie urbaine qui détruit de plus en plus la forêt ? Vers le début du film, on voit Burt Reynolds et quelques uns de ses copains se moquer des habitants de cette région sauvage; Reynolds et ses amis ne sont pas les bienvenus dans cet endroit et ils semblent être des étrangers (les chantiers de construction semblent étrangers dans cette forêt aussi). Plus tard dans le film, le personnage de Ned Beatty est sauvagement violé par un des montagnards (ce qui nous rappelle cette phrase de «violer la forêt»). Lorsque Ned Beatty est violé, est-ce une métaphore de la forêt qui est constamment opposée à la domination urbaine ? Au début du film, on suggère que la construction provenant des villes va violer la forêt, plus tard dans le film c'est un homme de la ville qui est violé. Il y a une certaine ironie. De plus, la rivière sauvage qui risque de disparaître suite à cette construction s'avère être l'un des pires ennemis de ces quatre hommes.

        Deliverance peut être interprété de plusieurs façons, mais je ressens qu'il y a un profond message écologique relié à cette histoire. Je n'oublierai jamais cette main qui sort de l'eau à la fin du film, ni la puissante scène qui se déroule dans cet hôtel (lorsque Jon Voight se met à pleurer pendant le souper). C'est un drame bouleversant, et il me donne encore des frissons.

Affiche du film

Bande-annonce du film (sur Internet Movie Database)

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