DIE HARD

(PIÈGE DE CRISTAL)

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Drame policier

1988. Réalisation : John McTiernan. Avec : Bruce Willis, Alan Rickman, Bonnie Bedelia et Reginald Veljohnson. Scénario : Jeb Stuart et Steven E. de Souza. Couleur/2h10. 

        Film d’action classique. Pendant la veille de Noël, un policier de New York (Willis) lutte contre des terroristes dans un énorme gratte-ciel de Los Angeles.

        Les méchants sont séduisants et originaux, la réalisation est excellente et le personnage John McClane est un «monsieur tout le monde» qui n’est pas un Rambo ni un super héros. Le charme et la vulnérabilité du personnage principal permettent à Die Hard d'être supérieur aux autres films d’action des années 80 (le film est basé sur le roman Nothing Lasts Forever écrit par Roderick Thorp). De plus, l'amitié qui se développe entre McClane et le Sergent Al Powell est intéressante et parfois émouvante. (Ne lisez plus si vous ne voulez pas vous faire dévoiler la fin du film).

        Les effets visuels de Richard Edlund sont impressionnants et l'humour est souvent satirique. La confrontation finale entre Bruce Willis et Alan Rickman est presque une parodie des confrontations classiques du cinéma américain. Rickman mentionne que Willis est «toujours un cow-boy» et que «John Wayne ne s'éloignera pas vers le coucher du soleil avec Grace Kelly» (Willis vient heureusement à la rescousse et le corrige en disant que c'était Gary Cooper. Qu'ils ne connaissent pas les films ces méchants !). Alan Rickman se réfère évidemment aux westerns classiques et aux héros américains. C'est comme si le réalisateur John McTiernan ajoute intentionnellement de l'humour et des touches satiriques dans Die Hard afin de commenter les héros classiques, les cow-boys d'une autre époque. La façon dont John McClane abat le méchant est typiquement western et suit bien ce qui a été mentionné à propos de John Wayne et les cow-boys. McClane souffle le canon de son pistolet après avoir tiré, ce qui nous fait penser aux cow-boys. Le réalisateur réussit également à nous montrer à quel point les temps ont changé pour l'hollywoodisme. À la fin de Die Hard, les larmes dans les yeux du personnage principal et ses traits humains redéfinissent le héros américain. Nous réalisons en ce moment que les cow-boys solitaires sans émotions et les stéréotypes des westerns sont maintenant remplacés par des protagonistes comme John McClane: des hommes vulnérables, qui montrent leurs points faibles et la peur qu'ils ressentent face au danger. Il n'y a jamais un moment dans Die Hard dans lequel McClane a l'air plus grand que nature ... il a l'air vrai.

        Est-ce possible que, au fil des années, nos symboles et nos héros aient tellement changé que le cinéma hollywoodien a besoin de refléter de plus en plus la vraie vie ? Peut-être. John Wayne et les westerns appartiennent à une génération de cinéma caractérisée par les idéaux, les héros invincibles qui satisfaisaient la soif du public de voir la justice régner. Die Hard représente la génération dans laquelle j'appartiens, qui n'est pas nécessairement meilleure ou pire qu'avant. Le héros principal représente un peu plus ce que nous sommes dans la vraie vie: imparfaits, confus et dominés par nos émotions. Nos héros contemporains sont peut-être trop réalistes pour les amateurs de westerns classiques, mais les personnages comme McClane représentent la nouvelle voie qu'empruntent les scénaristes de films d'aventures. Peu importe la vraisemblance du flic new-yorkais dans Die Hard ... le bon finit encore par tuer le méchant et nous sortons de la salle de cinéma en ayant l'impression que la justice a régné une fois de plus.

Affiche du film

Bande-annonce du film (sur Internet Movie Database)

«Vous êtes toujours un cow-boy, M. McClane.»

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