GOODFELLAS

(LES AFFRANCHIS)

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Drame de moeurs

1990. Réalisation : Martin Scorsese. Avec : Robert De Niro, Ray Liotta, Joe Pesci et Lorraine Bracco. Scénario : Nicholas Pileggi et Martin Scorsese. Couleur/2h26.

Un jeune garçon nommé Henry Hill, né et élevé à Brooklyn lors des années 50, commence peu à peu à s’infiltrer dans le monde de la mafia. Il commence à faire de petits boulots pour le gangster Paul Cicero (Paul Sorvino), et finit par rencontrer Jimmy Conway (De Niro), qui se spécialise à commettre des holds ups. Henry se fait arrêter pour avoir vendu des cigarettes de contrebande et reçoit une sentence très légère. Paul, Jimmy, et les autres mafiosi admirent le garçon pour ne pas avoir dénoncé les membres du gang, et Henry se fait accepter à bras ouverts. À l’âge adulte, Henry est un membre permanent du gang de Cicero. Il travaille régulièrement avec Jimmy et Tommy (Pesci), qui commettent des vols sophistiqués et ingénieusement planifiés. Par contre, la drogue commence à détruire Henry de plus en plus.

Basé sur le roman Wiseguy de Nicholas Pileggi (qui est également le scénariste) et basé sur la vie du gangster Henry Hill, ce film mémorable contient des personnages inoubliables et un scénario riche en détails. Avant GoodFellas, Ray Liotta avait plus d'expérience dans les productions télévisées (mais il avait joué Shoeless Joe Jackson dans Field of Dreams/Champ de rêves). Il offre une interprétation marquante dans le rôle de Henry, et ce film l'a rendu célèbre. La reconstitution d'époque des années 60 et 70 brime d'authenticité et le dialogue déborde d'humour noir. L'excellente trame sonore accompagne ingénieusement les nombreux évènements du film;  la scène la plus notable est lorsque Henry et sa petite amie Karen (Bracco) entrent dans le restaurant tandis qu'on entend Then He Kissed Me. La mise en scène épatante de Martin Scorsese est un festin pour les yeux, remplie de prises de vue époustouflantes qui se succèdent à un rythme étourdissant. Malgré la longue durée du film, GoodFellas nous plonge dans le monde de la mafia avec tellement de réalisme et d'ingéniosité que le tout ne semble pas avoir de temps mort.

Comme plusieurs autres films sortis en 1990, celui-ci nous lance un amas de violence sanglante à la figure. Mais la violence brutale sert à nous montrer la réalité de ce monde criminel : certaines personnes trouvent que la violence est attrayante. On voit ça très explicitement lorsque Karen (Bracco), qui devient la femme de Henry, prend son revolver taché de sang et admet qu'elle se trouve excitée. Je n'ai jamais connu de gens qui ressemblent aux individus dans GoodFellas, mais j'ai été néanmoins fasciné par leur vie et leurs moeurs malgré l'extrême violence qui les entoure. Joe Pesci nous donne des frissons dans le rôle de Tommy, le gangster à la gâchette nerveuse. Pesci a gagné un Oscar bien mérité. Comme dans Raging Bull/Comme un taureau sauvage (1980) de Scorsese, il travaille bien avec De Niro et les deux ont une complicité saisissante. Lorraine Bracco m'a beaucoup impressionné dans le rôle de Karen, une femme venant d'un milieu très modeste qui finit par se faire séduire par l'argent et l'extravagance.

GoodFellas  est considéré comme l’un des meilleurs films de Martin Scorsese, mais également un modèle du genre gangster/film de moeurs. Il est cru, étourdissant, tragique et parfois un peu triste. C'est un film remarquable qui demeure un de mes préférés et nous montre un réalisateur au summum de son expertise et des interprètes à la hauteur de la tâche.

Oscars 1990 : Meilleur acteur de soutien (Pesci).

Affiche du film

Bande-annonce du film (sur Internet Movie Database)

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