HENRY: PORTRAIT OF A SERIAL KILLER

(HENRY: PORTRAIT D'UN TUEUR)

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(18 ANS)

Drame

1989. Réalisation : John McNaughton. Avec : Michael Rooker, Tom Towles, Tracy Arnold et David Katz. Scénario : John McNaughton et Richard Fire. Couleur/1h27.

        Basé sur le tueur en série américain Henry Lee Lucas, ce drame au budget modeste (125 000 $, plus ou moins) est l'un des films les plus violents, choquants et déplaisants que je n'ai jamais vu. Il n'est pas recommandé aux coeurs sensibles. Malgré cela, Henry: Portrait of a Serial Killer est un bon film, rendu puissant et inoubliable grâce en partie au jeu naturel et saisissant de Michael Rooker (que l'on voit dans Days of Thunder/Jours de tonnerre avec Tom Cruise).

        Henry est un criminel un peu timide, parfois même charmant, qui a déjà tué sa mère. Accompagné de son copain Otis (Tom Towles), il se met à tuer diverses personnes en plein coeur de Chicago. Becky (Tracy Arnold), la soeur d'Otis, semble amoureuse de Henry, mais est-ce qu'il peut vraiment ressentir quelque chose ? Peut-il aimer ?

         Henry a choqué le public lors de sa sortie. Au Québec, il garde encore le classement «18 ans» qu'il a reçu lors de sa sortie. Filmé en 1985-86, ce long-métrage indépendent (du Organic Theater Company) a tellement horrifié la régie cinéma américaine (MPAA), l'organisme qui est en charge de la classification d'âge des films, qu'ils ont coté ce film avec le classement le plus sévère qui soit (le X). Insatisfaits de ce classement, et en refusant de faire des coupures, les producteurs ont décidé de distribuer le film sans classement *. Mais ceci a limité la publicité de ce film, et avec tout le tra-la-la incessant en négociant avec la MPAA la sortie du film a été retardée jusqu'en 1989 dans les salles nord-américaines. Certaines personnes ont mal réagi à la violence cruelle et réaliste, c'est un long-métrage horrifiant qui n'est pas un simple film d'horreur idiot ou sensationnel. Pendant les scènes de meurtre, il n'y a aucune musique et le réalisateur John McNaughton ne fait pas de jeux de caméra (rapprochements, scènes au ralenti etc). La violence est froide et sans effets sensationnels. Le meurtre de la famille entière dans leur maison équivaut à la violence dans A Clockwork Orange/L'orange mécanique, et c'est encore pire.

        Le film a un ton très neutre, il ne glorifie pas la violence et nous ne sommes pas supposés prendre Henry en pitié. Le personnage le plus humain est Becky, la soeur d'Otis. Les scènes qu'elle partage avec Henry sont bien écrites. Le dialogue est parfois un peu vide et sans vie, mais ce long-métrage réussit tout de même à nous saisir par sa simplicité et son ton direct. Tom Towles est mémorable dans le rôle de l'associé peu brillant qui finit par être un tueur sadique.

        J'ai eu de la difficulté à donner trois étoiles à ce film. Il est difficile à digérer, cru et sans pitié. Plusieurs gens ne voudront pas le voir, et ne devraient pas le voir. Mais il est bien fait. La violence extrême n'est pas nécessaire au cinéma, mais les scènes dans ce film sont fidèles à la réalité qui l'entoure. Je l'ai vu une fois, et c'est assez. Mais ça me déprime de savoir qu'il y a réellement des gens qui commettent des actes semblables.

* La classification d'âge des films aux États-Unis n'est pas obligatoire. La plupart des producteurs américains font classer leurs films par la MPAA, mais ils le font par choix. Au Québec (et dans le reste du Canada), le classement est obligatoire.

Affiche du film

Bande-annonce du film (sur Internet Movie Database)

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