ULTIMO TANGO A PARIGI

(LE DERNIER TANGO À PARIS)

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Drame psychologique

1973. Réalisation: Bernardo Bertolucci. Avec: Marlon Brando, Maria Schneider, Jean-Pierre Léaud et Catherine Sola. Scénario: Bernardo Bertolucci. Couleur/2hres.

        Oui, Le Dernier tango à Paris a aidé à briser les barrières de la pudeur et a choqué le public avec son message honnête et sincère sur la sexualité. Oui, ce film contient une interprétation remarquable qui démontre que Marlon Brando est l'un des grands symboles du cinéma. Non, je n'ai pas aimé ce film.

        Je n'ai pas aimé la façon dont Bernardo Bertolucci permet à son film de sombrer dans l'exagération et la prétention. La fin du film, qui se situe en partie dans un bar où il y a ce dernier tango, sombre dans le mélodrame. Nous savons que le personnage de Marlon Brando est un fou à lier ... mais est-ce que le film doit se diriger dans toutes sortes de directions étranges ? À la fin du film, je pouvais presque voir le sourire satisfait de Bertolucci ... mais moi je roulais les yeux en je bâillais.

        Le film se situe à Paris. Un Américain tourmenté par le suicide de sa femme entretient une relation sexuelle et presque violente avec une jeune parisienne de vingt ans (Schneider, qui est très bonne). Le fait qu'ils s'utilisent mutuellement nous procure une observation intéressante sur la nature humaine: lorsque tout est tombé à l'eau dans notre vie et notre conscience est en mille morceaux, notre corps réussit encore à alimenter nos pulsions primitives.

        En regardant le film, j'ai aimé les scènes qui permettent aux personnages de parler de leur passé et de leur vécu (mais Paul ne veut jamais savoir le nom de la jeune femme). J'ai aimé la scène où Paul est devant le cadavre de sa femme en la traitant de tous les noms possibles pour ensuite s'écrouler en larmes. Voilà l'exemple d'une performance remarquable qui restera longtemps dans ma mémoire. 

        Le contenu du film est exceptionnel, mais il devient tellement déplaisant à regarder qu'il sombre dans l'exploitation. On dirait que Bertolucci veut choquer, détruire la moralité conventionnelle et c'est pendant ces moments qu'on se demande quel genre de film on regarde: un film porno avec deux belles vedettes ? Ou un film psychologique profond ? J'ai cru regarder un film porno avec deux belles vedettes.

        Vers le début, j'appréciais un grand drame psychologique avec une atmosphère mélancolique et tragique. Vers le milieu, j'assistais à de la sodomie, de l'abus envers une femme, de l'hypocrisie et des perversions sexuelles tellement dégoûtantes que je me suis demandé si un cinglé s'était sauvé avec le scénario. L'art se doit d'être sans barrières et honnête ... mais est-ce qu'il se doit d'être aussi poussé ? On espère comprendre et même apprécier le personnage de Marlon Brando, mais en vain. J'ai sympathisé beaucoup plus avec Jeanne, la jeune beauté manipulée qui veut se libérer. (Je vais décrire la fin, alors vous devriez arrêter de lire si vous n'avez pas encore vu le film).

        Ce qui est intéressant, par contre, est le fait que la familiarité et le temps finissent par détruire la liaison entre Paul et Jeanne. Ils semblent plus heureux lorsqu'ils ne se connaissent pas. Lorsque le temps passe, c'est en ce moment que la relation devient plus instable. Lorsque Paul dit à la jeune femme qu'il a des sentiments pour elle, elle se sauve de lui. Ce qui assure la survie de leur union est la nature très superficielle et physique de leur contact.

        La fin, comme j'ai déjà mentionné, est ratée. Elle est trop mélodramatique et on se demande pourquoi Jeanne a voulu s'accrocher à quelqu'un comme Paul. Est-ce une nouvelle forme de masochisme et de torture ?

        Le film aurait mieux fonctionné si la jeune femme était aussi malade que Paul, mais ça ne semble pas être le cas. Certaines scènes sont érotiques, oui, et ont effectivement choqué le public des années 70 et réussissent encore à choquer. Mais quelques unes de ces scènes sont cruelles, sans pitié et sans but.  Lorsque Paul fait l'amour à Jeanne, on dirait parfois qu'il la viole. Qui donc veut regarder ça?

        Les grands critiques qui assistent à tous les films d'auteur vont peut-être lire mes commentaires sur Dernier tango à Paris en s'esclaffant et en secouant la tête. Ils diront peut-être que mes goûts sont trop simples et que je ne «comprends pas le profondeur du film et de l'art». Mais je vais être sincère: ces petits jeux de caméra ou ces scènes sexuellement explicites ne m'impressionnent pas. Le Dernier tango à Paris est un désordre bruyant. Je cherchais constamment à m'embarquer dans ce film «différent» qui semble applaudir la misogynie et l'égocentrisme, mais je n'ai jamais réussi. En tout cas, je n'ai pas digéré ce long-métrage pour une seconde. À vous de décider pour vous-même.

Affiche du film

Bande-annonce du film (sur Internet Movie Database)

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