THE MACHINIST

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Drame psychologique

2004. Réalisation: Brad Anderson. Avec: Christian Bale, Jennifer Jason Leigh, Michael Ironside et Aitana Sánchez-Gijón. Scénario: Scott Kosar. Couleur/1h44. 

        Trevor, un opérateur de machinerie, souffre d'insomnie depuis un an. Il a tellement perdu de poids qu'il ressemble à un squelette, et ses collègues de travail pensent qu'il a perdu la tête. Il voit toujours un homme mystérieux dans cette usine, mais ses patrons nient que cet homme existe. Toute réalité semble être une illusion. Est-ce que son insomnie l'a rendu fou ? Ou est-ce qu'il y a d'autre chose qui se passe ?

        Ce film de suspense psychologique tendu et fascinant et l'un des films les plus intrigants que j'ai vus depuis un bon bout de temps. Christian Bale est excellent dans le rôle de Trevor Reznik, et le comédien a perdu 63 livres pour ce long-métrage. Au début, je pensais que son apparence était due aux maquillages ou aux effets visuels, mais ce n'est pas le cas. C'est vraiment le corps de Christian Bale, son apparence fait peur. Pendant le tournage, l'acteur ne mangeait qu'une pomme par jour accompagné d'un peu de thon. Même Adrien Brody ne semble pas aussi maigre dans The Pianist (Le Pianiste), et Tom Hanks a fait la même chose pour son personnage dans Philadelphia (Philadelphie). Christian Bale s'est donné à cent pour cent (apparemment, il voulait perdre encore plus de poids mais les producteurs lui ont interdit, en craignant que sa santé se détériore). 

        Le film peut sembler en désordre, mais la cohérence des événements reflète l'état d'esprit inquiétant du personnage principal. Le réalisateur Brad Anderson a même diminué la couleur, on voit souvent du gris pâle dans plusieurs scènes. La couleur correspond bien au monde froid et mécanique dans lequel vit Trevor, on voit des couleurs plus claires seulement lorsque les événements deviennent un peu plus positifs. Brad Anderson a bien choisi ses décors pour faire ressortir l'atmosphère oppressante. Plusieurs prises de vue font hommage aux films de suspense des années 40 (tels que Psycho de Hitchcock). La musique étrange ajoute un style mystérieux à ce film, c'est une expérience tout à fait hors de l'ordinaire.   


        Vers la fin, la conclusion remet tout en ordre et vous devrez peut-être regarder le film une seconde fois afin de tout comprendre (c'est ce que j'ai fait). Sur le DVD, l'option «Commentaires du réalisateur» s'avère utile afin de saisir ce qui n'a pas été compris auparavant. Contrairement à la fin surprise de The Sixth Sense (Le Sixième sens), la conclusion de The Machinist ne manipule pas le spectateur en ajoutant quelque chose à la dernière minute. Tout se développe et la fin ne fait qu'expliquer, il ne s'agit pas d'un mauvais coup de la part du réalisateur.

        Le dialogue est parfois humoristique, mais c'est un humour noir. Le scénario est écrit de façon intelligente, on ne sait jamais ce qui va s'ensuivre et quelques scènes nous donnent des frissons. The Machinist est le genre de film qui nous fait réfléchir deux heures après que tout soit terminé, et c'est le genre de film qui nous fait découvrir quelque chose de nouveau si on le regarde à plusieurs reprises. C'est original, parfois bouleversant et très bien monté (Brad Anderson a tourné ce film en Espagne, ce qui explique le titre El Maquinista). On est plongé dans un monde troublant et menaçant. Regarder ce film est un peu comme rêver, ou faire un cauchemar. J'ai l'intention de le regarder encore une fois, il y a beaucoup à offrir au spectateur. 

Affiche du film

Bande-annonce du film (sur Internet Movie Database)

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