THE MASTER
(LE MAÎTRE)

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Drame psychologique

2012. Réalisation: Paul Thomas Anderson. Avec: Joaquin Phoenix, Philip Seymour Hoffman, Amy Adams et Ambyr Childers. Scénario: Paul Thomas Anderson. Couleur/2h25.

Freddie Quell (Phoenix), un vétéran de la Deuxième Guerre mondiale, est un jeune homme alcoolique et obsédé par le sexe. Il finit par rencontrer Lancaster Dodd (Hoffman), le leader charismatique d'un culte nommé The Cause. Dodd se fixe comme objectif de remettre Freddie sur la bonne voie, et l'utilise comme cobaye durant des sessions de thérapie où Freddie doit creuser au plus profond de son subconscient afin de faire face aux démons du passé.

La remarquable interprétation de Phoenix et Hoffman compense largement pour le scénario un peu décousu, qui est bourré d'images bizarres et surréelles (Freddie imagine que les femmes qu'il voit sont nues, etc). Apparemment basé sur L. Ron Hubbard, le fondateur de l'Église de Scientologie (dont certains membres incluent des vedettes connues comme Tom Cruise), The Master étudie efficacement comment un groupe de gens ayant la même idéologie peut affecter une personne qui a perdu son sens de l'orientation dans la vie. Freddie Quell est un type pathétique qui boit trop, se bat trop et se sent bien accueilli par le groupe de The Cause. Mais ses vieilles habitudes ne disparaissent pas si facilement, et il est obsédé par une jeune maîtresse qu'il a quitté il y a plusieurs années.

La photographie étonnante de Mihai Malaimare Jr. est un festin pour les yeux; pensons à la scène où le bateau de Lancaster se dirige sous le pont et on voit le coucher du soleil. Les décors des années 50 sont étonnants, la mise en scène est évidemment de grande qualité. Mais le réalisateur Paul Thomas Anderson (Boogie Nights/Les Nuits endiablées) garde toujours une distance entre nous et le personnage de Freddie Quell. Malgré les sessions de thérapie et les conversations prolongées entre lui et Lancaster Dodd, on ne vient jamais à connaître ce jeune homme troublé. Les meilleures scènes sont celles qui démontrent l'entêtement continu de Lancaster, un homme dévoué qui accepte mal que les autres le critiquent ou remettent ses croyances en question.

The Master a tout le potentiel d'un super bon film, mais il finit par seulement être bon et rien de plus. J'ai parfois eu l'impression que les décors somptueux et la mise en scène magistrale étaient beaucoup de bruit pour rien. Mais je recommande quand même ce film parce que j'ai embarqué tout de suite dans l'histoire et j'ai resté attentif et captivé du début à la fin.

Affiche du film

Bande-annonce (sur Internet Movie Database)

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