MONSIEUR NAPHTALI

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Comédie

1999. Réalisation : Olivier Schatzky. Avec : Elie Kakou, Gilbert Melki, Isabelle Ferron et Jean-Marie Lamour. Scénario : Olivier Dazat. Couleur/1h25.

        Cette comédie française prétentieuse et ennuyante nous présente un homme étrange nommé Monsieur Naphtali, qui semble avoir très peu d’ambition et qui a déjà été pensionnaire dans un hôpital psychiatrique. Lorsque les docteurs réalisent que Naphtali est réellement stable et intelligent, ils le libèrent dans la société. Naphtali ne sait plus où aller ou quoi faire. Tout à coup, il est accueilli par des bourgeois.

        Le scénario, qui tourne en rond pendant une heure sans but ni d’observations claires, nous pousse à croire qu’un homme comme Naphtali pourrait être si chanceux et se faire accueillir (plutôt se faire vivre) par des gens comme ceux que nous voyons dans le film.

        Ben oui … faites-moi croire que quelqu’un comme Monsieur Naphtali pourrait sortir de son asile psychiatrique et tout de suite rencontrer une belle jeune femme qui tombe en amour avec lui. Faites-moi croire que Naphtali pourrait ensuite passer quelques jours dans une grande maison avec des gens hautains et superficiels. Faites-moi croire que Naphtali pourrait faire tomber les plus belles des dames avec son charme. Le cœur de ces femmes fond devant Naphtali non parce qu’il est un personnage intéressant mais seulement parce que le scénariste a décidé que cela arriverait.

        La morale est juste : les apparences ne valent rien si un homme a un caractère (et une intelligence) forts supérieurs. Mais la plupart des scènes s’écroulent soit à cause du flagrant manque de logique ou à cause des mauvaises coupures de la part du réalisateur.

        Par exemple : Au début du film, Naphtali rencontre la belle jeune femme qui lui fait goûter à du yogourt. Ils échangent quelques paroles, et trois minutes plus tard on découvre qu’elle est folle de lui. Mais … est-ce que quelqu’un s’est sauvé avec une partie du scénario ? Que s’est-il passé entre ces scènes ? (Ne lisez plus si vous ne voulez pas trop de renseignements sur la fin).

        Tout au long du film, on découvre que Naphtali a réussi à changer son entourage. La jeune blonde dit enfin la vérité à son mari, l’homme un peu souffre-douleur réussit enfin à faire une déclaration romantique à sa copine arrogante etc. Les gens semblent apprécier cet homme hors de l’ordinaire. Tout à coup, le scénario change drastiquement de direction et tous les gens dans la maison regardent Naphtali avec haine. Tout ce que le scénariste a établi jusqu’à maintenant s’écroule sans explication. Le changement est tellement brusque que je me demande si Olivier Dazat a pris la peine de relire son scénario. Naphtali retourne à l’hôpital, sort une fois de plus et il est accueilli chaleureusement dans la même maison avec les mêmes bourgeois, comme s'il n'y avait eu aucun problème.

        Il manque définitivement de l’information qui lie l’exclusion de Naphtali avec son accueil vers la fin du film. Il manque des explications qui nous décrivent pourquoi les bourgeois ont si rapidement changé d’avis. L’histoire tire et pousse les personnages comme des marionnettes et ils sont tellement imprévisibles et illogiques qu’ils détruisent toute la plausibilité du film. 

        À la fin, tout semble beau et réglé et les personnages se retrouvent dans l'une des pires scènes que je n’ai jamais vue au cinéma. Ils rient de ce qui s’est produit dans la maison (en riant même d’une érection ... sans blague, d'une érection), le scénario oublie ce regard de haine de la part des bourgeois qu'on a vu il y a à peine quelques minutes. L’ordre et les coupures sont organisés d’une façon que je ne comprendrai jamais.

        Ah, en parlant de mauvaises coupures, il y a une autre scène qui démontre ce grand défaut : Naphtali et l’alcoolique font de la bicyclette et notre personnage principal tombe et semble s’être évanoui. L’alcoolique s’approche de lui afin de voir ce qui se passe et POUF ! Naphtali est assis à côté de sa bicyclette et semble parfaitement en santé. En écoutant les personnages, rien n’explique ce qui s’est produit et on réalise que cet évanouissement ne servait à rien. On dirait que les coupures ont été tellement mal organisées que certaines scènes ne se tiennent même pas.

        De plus, on se demande qui est réellement ce Monsieur Naphtali. Il fait plusieurs choses étranges, il vomit sans vomir, il n’aime pas le sexe, il dit «pute» quelquefois (mais pourquoi ?) et semble être brillant et rationnel. Mais ces traits semblent être symboliques; Naphtali n'est pas un personnage authentique ou attachant. Il est étrange et drôlement déplaisant à regarder … son entourage est étrange … le film est mal construit, et le tout est une très mauvaise expérience. Espérons que je vais oublier ce film au plus vite.

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