ORDINARY PEOPLE

(DES GENS COMME LES AUTRES)

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Drame psychologique

1980. Réalisation: Robert Redford. Avec: Timothy Hutton, Donald Sutherland, Mary Tyler Moore et Judd Hirsch. Scénario: Alvin Sargent. Couleur/2h05.

        Ce drame émouvant et profond est simplement l'observation minutieuse d'une famille américaine. Timothy Hutton est excellent dans le rôle de Conrad, l'adolescent troublé par la mort de son frère. Conrad est dépressif et ne se sent pas très proche de sa mère (Mary Tyler Moore, qui a connu un grand succès à la télévision). Même lorsqu'il consulte son psychologue, ses émotions ne font pas encore surface.

        Judd Hirsch est exceptionnel dans le rôle du psychologue qui vient en aide au jeune homme qui est incapable d'oublier le passé, et Timothy Hutton a mérité son Oscar. Hutton est apparu dans quelques films tournés pour la télévision comme Friendly Fire (1979) et Zuma Beach (1978), mais Ordinary People est son premier long-métrage hollywoodien. Son interprétation de Conrad Jarrett a attiré l'attention de plusieurs cinéphiles. Les autres interprètes sont également excellents.

        Le rythme du film est lent, mais cela est nécessaire afin d'étudier les personnages et établir le ton réaliste. Le dialogue est naturel, les situations sont basées sur la vraie vie et la réalisation est excellente.

        Robert Redford nous permet de voir les pensées du jeune Conrad en utilisant très brièvement des retours en arrière. Plusieurs films passent trop de temps avec des retours en arrière qui peuvent durer au dessus de quinze minutes. Les retours en arrière dans Ordinary People passent très rapidement; c'est comme si le réalisateur nous montrait que les souvenirs de Conrad sont trop douloureux pour être vus plus longtemps.

        En regardant un film réaliste et profond comme Ordinary People, on pourrait se demander si un film avec autant de réalisme est vraiment un signe de qualité artistique. Après tout, la télé-réalité qui empoisonne le divertissement de nos jours est réaliste aussi, mais cela ne signifie pas que ces émissions sont artistiques pour autant. Le réalisme dans Ordinary People ne plaira pas à ceux et celles qui veulent se divertir et oublier leurs problèmes quotidiens. Le film sera également douloureux pour des parents qui ont perdu un enfant. Toutefois, c'est ce réalisme dans Ordinary People qui le rend aussi puissant. Concernant la qualité artistique mentionnée ci-haut, le film est d'une grande qualité artistique puisque Timothy Hutton fait preuve de talent exceptionnel et le scénario est très bien écrit. Transformer le vrai en fiction est exigeant pour un scénariste, qui doit éviter le mélodrame sensationnel et doit aussi créer un dialogue crédible pour ses personnages. Alvin Sargent réussit merveilleusement à créer une histoire touchante, qui est basée sur le roman de Judith Guest. Ordinary People est excellent parce que l'histoire n'essaie pas trop d'être émouvante et hors de l'ordinaire. Les scènes où les personnages restent silencieux et pensifs sont encore plus percutantes que les scènes où on voit Conrad libérer ses émotions avec rage. (Je vais analyser la fin du film à partir de maintenant).

        La fin se termine de façon un peu incomplète, mais cette fin est parfaite pour ce genre de film. On se rend compte que les personnages ont encore beaucoup de chemin à faire et qu'ils ont besoin de temps. Plusieurs drames se terminent de façon très nette où tous les problèmes sont réglés ... Ordinary People nous laisse réfléchir et n'a pas les réponses à toutes nos questions.

        Ce film observe la vraie vie et la souffrance psychologique, il ne s'agit pas d'un simple divertissement. Si vous cherchez un film qui vous amène dans un monde ailleurs, Ordinary People n'est pas pour vous. Il se situe dans notre monde, un monde qui est souvent cruel, injuste et tragique.

* Regardez bien un des amis de Conrad (l'ami qui reçoit une raclée) ... c'est l'acteur Adam Baldwin qui était assez jeune à cette époque. Adam n'a aucun lien de parenté avec William, Alec et Stephen Baldwin.

Oscars 1981: Meilleur acteur secondaire (Timothy Hutton), meilleur réalisateur (Robert Redford), meilleur film, meilleur scénario (Alvin Sargent).

Golden Globe Awards 1981: Meilleur réalisateur (Robert Redford), meilleur film (catégorie Drame), meilleur acteur secondaire, meilleure actrice (Mary Tyler Moore), nouvelle vedette de l'année (Timothy Hutton).

Affiche du film

Bande-annonce du film (sur Internet Movie Database)

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