REQUIEM FOR A DREAM
(RETOUR À BROOKLYN)
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Drame psychologique
2000. Réalisation : Darren Aronofsky. Avec: Jared
Leto, Jennifer Connelly, Ellen Burstyn et Marlon Wayans. Scénario:
Hubert Selby Jr. et Darren Aronofsky. Couleur/1h45.
À Brooklyn, un jeune trafiquant de drogue (Leto) a un rêve: il veut se faire une fortune et passer sa vie avec sa petite amie (Connelly). La mère de ce jeune homme est veuve (Burstyn) et elle habite seule dans son petit appartement. Elle a un rêve aussi: elle désire perdre du poids. Son médecin lui prescrit des pilules. Tout à coup, sa vie devient une étrange hallucination.
Ce cauchemar psychédélique est l'un des films les plus déplaisants que je n'ai jamais regardé, mais il faut admirer la prouesse technique. La réalisation élaborée, qui mélange des prises accélérées et d'étranges effets sonores, semble parfois inspirée des vidéo-clips de MTV. Mais la réalisation nous place dans la peau des personnages, quelques scènes simulent de façon convaincante les trips de drogue. Le réalisateur Darren Aronofsky nous plonge dans l'enfer de la drogue avec assez de force, la fin nous laisse étourdi et ébranlé (ce film n'est pas pour les coeurs sensibles).
Ellen Burstyn est excellente, comme d'habitude, elle se donne évidemment à fond dans ce film. La scène où elle exprime sa peur face à le vieillesse est tout à fait remarquable, l'interprétation de Burstyn est hors pair. Vers la fin, son apparence fait peur. Elle ressemble ironiquement à Linda Blair dans The Exorcist (L'Exorciste), un film dans lequel Burstyn a joué. Requiem for a Dream ne prêche pas les dangers de la drogue et ne sombre pas dans la prétention. On assiste aux conséquences troublantes de la drogue, Aronofsky nous permet d'être ces personnages pendant un bout de temps et l'expérience n'est pas plaisante. Certains critiques ont écrit qu'ils n'aimaient pas le film parce qu'il est trop lourd et choquant. Qui a dit qu'un film doit être léger pour qu'on l'apprécie ? Je suis certain que Aronofsky n'a pas réalisé Requiem for a Dream pour que son film devienne un «blockbuster» ou un film nominé aux People's Choice Awards. Ne regardez pas ce film si vous voulez vous amuser.
Le scénario est bien construit puisqu'il nous montre deux mondes parallèles (le film est basé sur le roman de Hubert Selby Jr., qui a écrit une partie du scénario). Au début du film, on voit que le jeune homme (Jared Leto) se drogue à l'héroïne. Sa mère ne consomme rien sauf la nourriture. Lorsque la mère commence à prendre des pilules, on voit sa descente en enfer. Ironiquement, vers la fin du film, la mère semble aussi détruite et droguée que le fils. Pourtant, le fils consomme l'une des drogues les plus néfastes au monde (et cette drogue est illégale). La mère prend des pilules légales prescrites par un médecin. Aronofsky semble nous lancer comme message subtil que les pilules peuvent être aussi néfastes que l'héroïne. Le scénario vise aussi cette obsession que nous avons: être mince pour mieux paraître. Cette émission télévisée qu'on voit à répétition est un commentaire satirique sur ce rêve de bien paraître, surtout devant les caméras. J'ai également aimé les scènes qui se déroulent à la clinique. La mère de Jared Leto va chez son médecin parce que les médicaments la rendent malade. Qu'est-ce que le médecin fait ? Il lui donne plus de médicaments. Voilà, au revoir, bonne journée. Darren Aronofsky fait des commentaires subtils sur notre société en général, et le tout est encadré d'images horrifiantes.
Je pense à quelques bons films qui traitent de la drogue. Pink Floyd: The Wall est toute une expérience. Trainspotting (Ferrovipathes) est assez troublant aussi (surtout la scène où le bébé se promène sur le plafond). Mais ces films ont l'air d'un épisode de Passe Partout lorsqu'on les compare à Requiem for a Dream. Darren Aronofsky maîtrise bien sa technique (il a étudié le cinéma à l'université Harvard il y a plusieurs années), ce cinéaste a assez de potentiel. Si vous regardez Requiem for a Dream et vous voulez encore essayer de la drogue pour la première fois, posez-vous plusieurs questions.