ROAD TO PERDITION

(LA VOIE DE PERDITION)

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Drame

2002. Réalisation: Sam Mendes. Avec: Tom Hanks, Paul Newman, Jude Law et Tyler Hoechlin. Scénario: David Self. Couleur/2hres.

        Ce drame lourd et souvent très mélancolique n'est pas seulement l'histoire d'un père et son fils, ce long-métrage dépeint également l'hypocrisie qui existe dans la vie de criminels. Lors des années 30, un jeune garçon (Hoechlin) découvre que son père (Hanks) est un tueur professionnel. Les tournures qui suivent ne doivent pas être révélées ici, mais le message est clair: il n'y a pas d'honnêteté entre criminels.

        Contrairement a plusieurs films traitant de gangsters, Road to Perdition n'est pas gratuitement violent. Le réalisateur britannique Sam Mendes (American Beauty/Beauté américaine) monte plusieurs scènes efficaces qui démontrent la communication souvent difficile entre Michael Sullivan (Hanks) et son garçon. Une scène qui nous touche est celle où le garçon serre son père dans ses bras. C'est la première fois que nous le voyons faire ça, et l'enfant montre ce signe d'affection en sortant de la chambre. Le geste est rapide et soudain, et le père semble surpris et même ému. Cette scène est très efficace. J'ai également aimé les scènes parfois humoristiques où Sullivan et son fils sont associés, par exemple lorsque le père dévalise une banque et son fils l'attend dans la voiture (mais le gamin sait à peine conduire).

        Paul Newman n'apparaît pas très souvent dans Road to Perdition, mais son interprétation est dans la note voulue. Il semble à la fois paternel et sans scrupules. Jude Law est également satisfaisant dans son rôle, son personnage Harlen Maguire est tout à fait haïssable.

        Sam Mendes met beaucoup d'emphase sur les décors et les couleurs. Les scènes de violence qui démontrent le boulot des gangsters sont filmées dans des lieux obscurs ou pendant la nuit. La scène finale entre Hanks et Newman se déroule sous la pluie. Les scènes plus «positives» se passent en plein jour, comme celle où Sullivan montre à son fils comment conduire. C'est pour cette raison que la fin nous secoue par son intensité (je dévoile la fin à partir de maintenant, alors ceux et celles qui n'ont pas vu le film devraient arrêter de lire). Lorsque Harlen Maguire tue Michael Sullivan, les lieux sont très éclairés (ce qui n'était pas le cas pendant les autres scènes violentes). Le meurtre semble encore plus choquant puisqu'il fait très clair. On voit la froide indifférence des tueurs à gages, Maguire agit avec une nonchalance totale. Il n'y a pas de musique pendant cette scène, on entend constamment les vagues de la mer. Cette scène est très bien réalisée.

        Road to Perdition n'est pas seulement un film de gangsters, il y a beaucoup de tendresse dans cette histoire. Le film n'est pas un mélodrame qui vise à faire verser les larmes des spectateurs (même si certaines scènes sont touchantes), l'histoire peut même être perçue de façon optimiste: le fils de Michael Sullivan ne sera pas un criminel même si son père en était un. De plus, l'enfant a eu la chance de se rapprocher de son père.

Oscars 2003: Meilleure cinématographie (Conrad L. Hall).

Affiche du film

Bande-annonce du film (sur Internet Movie Database)

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