SHUTTER ISLAND


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Drame psychologique


2010. Réalisation: Martin Scorsese. Avec: Leonardo DiCaprio, Mark Ruffalo, Ben Kingsley et Michelle Williams. Scénario: Laeta Kalogridis. Couleur/2h20.

       Deux enquêteurs du FBI (DiCaprio et Ruffalo) se rendent sur l'île Shutter Island afin de retrouver une meurtrière qui s'est évadée d'un hôpital psychiatrique. Mais il y a quelque chose qui cloche sur cette île. Est-ce qu'il s'agit vraiment d'une disparition?

      Le film débute avec un climat de film policier (aux tons de film noir) et le récit devient de plus en plus psychologique. Leonardo DiCaprio est saisissant dans le rôle de l'agent Teddy Daniels. La réalisation magistrale de Martin Scorsese mélange la réalité et l'illusion, un peu comme dans Jacob's Ladder/L'Échelle de Jacob (1990). Certaines scènes sont difficiles à oublier. Par exemple, celle où l'agent Daniels communique avec sa femme décedée, et elle se désintègre en cendres tandis que les deux sont entourés de flammes. Pas pire, ça. Les prises de vue créent une atmosphere de claustrophobie. J'ai souvent pensé à The Shining/L'Enfant lumière. En fait, si je ne trompe pas, la musique au début de Shutter Island est la même trame sonore qu'on entend dans certaines scènes de Shining.

       Le scénario (basé sur le roman de Dennis Lehane) aurait pu se trouver dans les mains d'un réalisateur moins expérimenté, et le résultat aurait été désastreux. L'histoire de Shutter Island n'est pas facile à transformer en mise en scène;
il y a beaucoup de va-et-vient du passé et du présent, on accentue la détérioration mentale de Teddy etc. Il est facile pour un cinéaste de se tirer dans le pied avec une histoire semblable. Le film aurait pu être un navet comme The Others/Les Autres. Scorsese et sa distribution font toute la différence. L'interprétation est tellement convaincante et la mise en scène est si épatante qu'on finit par accepter les longueurs et le sentiment de déjà vu (il y a plusieurs films qui traitent de cette dualité réalité/illusion, notamment The Shining).

        C'est bon de revoir Max Von Sydow (le vieux prêtre dans The Exorcist/L'Exorciste), qui joue le role du psychiatre. Ben Kingsley dégage son charme et son calme habituel dans le rôle du Dr Cawley.

       La fin, que je n'oserais jamais dévoiler, est imprévisible. Elle fait plus de sens que la conclusion manipulatrice de Sixth Sense/Le Sixième sens. Plusieurs cinéphiles détestent les fins semblables, ils se sentent injustement manipulés d'une certaine manière. Je suis convaincu que plusieurs faits dans Shutter Island ne se tiennent pas debout. Mais la fin nous secoue et nous surprend, je ne la voyais pas venir. Même lorsque le film est fini, on se demande ce qui était réel dans cette histoire et ce qui était une hallucination. Je ne me suis jamais senti manipuler, et Shutter Island m'a diverti du début à la fin. Avec le temps, il est bien possible que ce film devienne un classique (comme Shining), ce genre de film envoûtant qu'on aime regarder avec nos amis un vendredi soir et qui incite des heures de discussions.

Affiche du film

Bande-annonce du film (sur Internet Movie Database)

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