TRAINSPOTTING
(FERROVIPATHES)
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Drame de moeurs
1996. Réalisation: Danny Boyle. Avec: Ewan McGregor, Robert Carlyle, Ewen Bremner et Kelly Macdonald. Scénario: John Hodge. Couleur/1h35.

Cinq délinquants d'Édimbourgh se rebellent contre la société tout en abusant de l'héroïne et en organisant des vols à main armée afin de se payer leurs drogues. Renton (McGregor) survit une surdose et décide de se désintoxiquer, mais il a de la difficulté à se tenir loin de ses copains qui exercent encore une mauvaise influence sur lui.

Truffé d'un humour noir et d'un jargon écossais quasi incompréhensible (la version doublée au Québec est plus facile à comprendre), Trainspotting n'est pas le genre de film que l'on voit à tous les jours. Basé sur le roman d'Irvine Welsh, ce film cru dépeint l'abus de la drogue et la débauche sans mélodrame et sans retenue. On voit des appartements sales et jonchés de seringues, ainsi que des personnages peu attachants mais fascinants malgré tout. Robert Carlyle (reconnu en 1997 dans le très populaire The Full Monty) retient l'attention dans le rôle de Begbie, un des copains de Renton qui a un tempérament explosif. Comme dans le célèbre Pulp Fiction/Fiction pulpeuse (également distribué par le studio indépendant Miramax), les personnages ne sont pas des gens modèles qu'on voudrait connaître, mais on se trouve néanmoins entraîné par les événements chocs qui les entourent et les nombreux rebondissements. Le tout est accompagné d'une trame sonore presque psychédélique qui accompagne bien le thème de drogue, et quelques séquences surréalistes (le bébé qui se promène sur le plafond, etc) sont à la fois horrifiantes et très bien réalisées.

Le réalisateur anglais Danny Boyle (A Life Less Ordinary/Une vie moins ordinaire, Slumdog Millionaire/Le pouilleux millionnaire), qui avait commencé sa carrière en tournant des films tournés pour la télévision et des épisodes de séries, a fait ses débuts dans le cinéma indépendant avec son Shallow Grave/Petits meurtres entre amis (1994), un film sombre que je n'ai pas particulièrement apprécié. Trainspotting, son deuxième film, a beaucoup plus d'entrain et d'originalité malgré le contenu souvent choquant et désagréable. Bien reçu par les critiques en général et très apprécié en Grande-Bretagne, il est devenu plus controversé aux États-Unis (le sénateur à l'époque Bob Dole a sévèrement critiqué le film en disant qu'il glorifiait l'usage de la drogue).

À la fois violent, vulgaire, choquant et hilarant, Trainspotting n'est pas pour tous les goûts. Lors de sa sortie en salles, quelques critiques l'ont comparé à A Clockwork Orange/L'orange mécanique, un autre film britannique dont les protagonistes sont de jeunes rebelles. Le film de Danny Boyle n'est pas aussi satirique ou avant-gardiste que l'oeuvre de Stanley Kubrick, mais il demeure aussi percutant.

* Pour ceux et celles qui aiment les anecdotes, le titre Trainspotting semble étrange puisqu'il n'y a presque aucune mention de trains dans le film. Mais on dit que trainspotting vient d'une expression populaire en Écosse: Les jeunes qui se droguent dans les lieux plus isolés se cachent souvent dans des gares abandonnées et ils disent qu'ils vont faire du trainspotting (prendre de la drogue à la gare). Pour la version française, on aurait peut-être dû utiliser le titre Ferrovimanes.
Affiche du film
Bande-annonce (sur Internet Movie Database)
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