AMERICAN BEAUTY
(BEAUTÉ AMÉRICAINE)
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Drame de moeurs
1999. Réalisation: Sam Mendes. Avec: Kevin Spacey,
Annette Bening, Thora Birch et Wes Bentley. Scénario : Alan Ball.
Couleur/2hres.
Cette
observation réaliste et mordante sur la vie en banlieue et le «rêve américain » a connu un
énorme
succès. Kevin Spacey joue le rôle de Lester Burnham, un père de famille dans la quarantaine qui tente de
survivre le démon
de midi ainsi que sa vie misérable. Sa
femme et sa fille ne l'aiment plus du tout et le traitent comme un
vaurien, et Lester méprise ses collègues de travail (surtout son jeune
patron). Tout change pour Lester lorsqu'il rencontre Angela, la séduisante cheerleader
qui est l'amie de sa fille. C'est le coup de foudre, et il y a
évidemment une chimie entre lui et Angela. Lester remet tout en
question, et se rebelle contre les gens dans son entourage. Après tout,
il n'a rien à perdre ... n'est-ce pas?
Le dialogue et les
situations sério-comiques nous font rire jaune … très jaune. Ce film
cynique
pourrait troubler certaines personnes en leur faisant croire que la
quarantaine est comme
l'adolescence … un calvaire insupportable rempli de sautes d'humeur et
de remise en question.
L’humour est heureusement à la rescousse; certaines scènes sont à la
fois
tristes et parfumées d'un humour noir. Kevin Spacey est excellent dans
le rôle du père qui titube entre l'euphorie et la dépression, et
Annette Bening est notable en jouant la femme froide et sans coeur.
Chris Cooper fait également partie de la distribution, il force
l'admiration dans le rôle du voisin homophobe.
Les parents Burnham et leur fille vivent tous les mêmes problèmes … la recherche
du «moi». Ils cherchent tous la réponse à la question «qui suis-je ?». (Ne lisez plus
si vous ne voulez pas savoir la fin du film).
La fin tragique est
tellement soudaine qu'elle transforme ce film initialement comique en
mélodrame … ce
qui est à la fois efficace et désolant. On réalise avec peine que le
personnage de Kevin Spacey meurt peu après avoir décidé qu'il allait
commencer à
vivre. Le scénario suggère aussi que les gens ont une forte influence
l'un sur l'autre même s'ils viennent de familles et de milieux
différents. La narration de Lester Burnham au début et à la fin est un
ajout efficace. Il s'agit d'une belle réussite, récompensé de plusieurs
Oscars. C'est un film drôle, captivant et tragique.
Oscars 1999 : Meilleur film, meilleur réalisateur (Sam Mendes), meilleur scénariste (Alan Ball), meilleur acteur (Kevin Spacey) et meilleure cinématographie (Conrad L. Hall).