BILLY ELLIOT
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Drame de moeurs
2000. Réalisation: Stephen Daldry. Avec:
Jamie Bell, Julie Walters, Gary Lewis et Jamie Draven. Scénario: Lee
Hall. Couleur/1h50.
Film hors de l'ordinaire et parfois très émouvant qui se situe dans une petite ville de l'Angleterre. Le personnage titre est un jeune garçon de douze ans qui prend des cours de boxe. Toutefois, il manque l'agressivité nécessaire pour être un boxeur efficace. Lorsqu'il démontre un talent exceptionnel pour le ballet et la danse, sa vie change soudainement. En même temps, il y a une grève de mineurs qui ne se règle pas facilement et la ville entière semble être sur le point de craquer.
Ce film aigre doux contient une excellente interprétation et quelques moments mémorables. Jamie Bell est très bon dans le rôle de Billy, il s'agit de son premier film. C'est un début de carrière assez impressionnant. Le scénario de Lee Hall est très bien écrit et il évite de sombrer dans les éléments artificiels de films coming of age que nous voyons souvent. Il n'y a aucun moment mélodramatique comme dans Rocky où le jeune héros saute dans les bras de sa famille, et aucun truc manipulateur. Billy Elliot semble très actuel et réel, et démontre les problèmes sociaux et familiaux avec tact.
De plus, le scénario contient une dualité subtile entre la nature violente du mâle et le côté plus artistique (souvent perçu comme étant féminin). Les grévistes dans le film sont souvent agressifs et violents, et le père de Billy appartient à ce groupe. Il encourage son fils à faire ressortir son agressivité, et il le pousse à faire de la boxe (le sport typiquement très «mâle»). Billy a un caractère complètement différent de son père, le garçon est doux et artistique. Lorsque son père le surprend à faire du ballet, il est furieux et mentionne que le ballet n'est que pour les gais. L'attitude de Billy va à l'encontre de cette nature impulsive et agressive de l'homme traditionnel (une nature plus primitive).
Billy entre en contact avec un ami homosexuel (Stuart Wells) et les deux découvrent un côté plus féminin. Lorsque le père de Billy les surprend à danser ensemble, nous voyons concrètement cette confrontation entre la nature traditionnelle de l'homme et le côté plus évolué, artistique et sensible. C'est un des sous-thèmes les plus fascinants du scénario. La scène où Billy danse uniquement pour son père avant que celui-ci sorte furieusement de l'aréna est puissante et révélatrice. Cette dualité est encore plus marquante pendant la scène qui suit l'audition de danse. Billy est découragé et furieux, il reste assis dans le couloir. Un jeune garçon essaie de le réconforter et lui met la main sur l'épaule. Billy démontre pour la première fois un comportement violent qui s'apparente à celui de son père. Il frappe le jeune garçon et le traite de gai. Nous voyons ce côté primitif et traditionnel qui ressort. Conséquemment, ce comportement met son rêve en péril (il doit ensuite s'expliquer auprès des juges). Ce comportement plus primitif va à l'encontre de ce monde pacifique et artistique. Ce n'est pas pour rien que la boxe est constamment opposée au ballet dans ce film. (Je vais décrire la fin de Billy Elliot à partir d'ici).
Vers la fin, lorsque le père de Billy devient plus tolérant et se montre plus ouvert d'esprit, la grève des mineurs se règle. Lorsque la violence physique et verbale du père s'atténue, la grève prend fin aussi. C'est intéressant de voir le parallèle entre le comportement belliqueux de cette famille et les événements sociaux.
Ce que je viens de souligner n'est qu'une hypothèse, une façon dont je perçois le scénario. Billy Elliot est une histoire intrigante parce que nous pouvons l'interpréter de plusieurs façons. Je crois qu'il s'agit d'un commentaire intelligent sur l'évolution graduelle de l'homme et l'évolution de sa mentalité traditionnelle. Billy grandit dans une famille privée de femmes (sa mère est décédée), et son enseignante de ballet (Julie Walters) est la seule femme de son entourage qui peut faire ressortir son côté artistique et moins violent. Le père et le frère de Billy font ressortir le pire en lui. Il grandit dans un entourage mâle qui croit malheureusement que la danse et l'art ne sont que pour les homosexuels. C'est pour cette raison que lorsque le film se termine, ce n'est pas seulement Billy qui évolue et qui grandit, c'est également les hommes dans sa famille.