LA BAMBA

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Drame biographique

1987. Réalisation : Luis Valdez. Avec : Lou Diamond Phillips, Esai Morales, Elizabeth Peña et Rosana De Soto. Scénario : Luis Valdez. Couleur/1h48.

Biographie extraordinaire du jeune chanteur hispano-américain Ritchie Valens (son vrai nom: Ricardo Valenzuela) qui est mort à l’âge de dix-sept ans dans le même accident d’avion qui a coûté la vie de Buddy Holly et The Big Bopper. Né dans un quartier pauvre de San Diego, Ritchie vit avec sa mère (De Soto) et est amoureux d'une adolescente nommée Rosie (Peña). Lorsque son demi-frère aîné Bob (Morales) vient les visiter après avoir fini une sentence en taule, la dynamique familiale est bouleversée. Bob est alcoolique et a la mèche courte, tandis que Ritchie est plus pacifique et demeure convaincu qu'il va réussir dans le monde du rock and roll. Il devient guitariste dans un petit groupe médiocre qui joue dans les tavernes locales. Mais le talent de Ritchie ne passe pas inaperçu, et sa carrière prend vie assez rapidement.

Le scénario débordant d'émotions observe sa pauvreté, sa courte carrière et son grand coeur. Lou Diamond Phillips, qui avait jadis apparu quelques fois à la télé dans des épisodes de Miami Vice ou Dallas, joue dans son premier rôle important et il fait un travail exemplaire. On l'avait initialement choisi pour jouer le frère Bob, mais on a changé d'idée et le résultat est étonnant. Phillips brille dans les scènes musicales réalisées avec passion et méticulosité. La voix de Phillips est doublée par le chanteur du groupe californien Los Lobos, qui joue également la majorité des chansons de Ritchie Valens dans le film. Dans le rôle du demi-frère perturbé, Esai Morales est extraordinaire et son interprétation aurait mérité un Oscar. Phillips et Morales sont bien appuyés par une distribution de qualité. Rosana De Soto joue la mère tenace qui veut le meilleur pour ses fils, et Joe Pantoliano offre une performance sincère dans le rôle de Bob Keane, un producteur de la compagnie Del-Fi Records qui prend Ritchie sous son aile. L'histoire d'amour entre Ritchie et sa petite amie Donna (Danielle Von Zerneck) demeure un peu simpliste et la performance de Von Zerneck n'équivaut pas à celle des autres comédiens. Malgré cela, l'histoire prend le temps d'observer avec honnêteté leur amour qui a été tragiquement coupé court et rien ne sombre dans le mélodrame excessif. Les meilleures scènes sont celles qui étudient la dynamique familiale de Ritchie, mais certaines séquences ne sont pas très plaisantes à regarder. Enfin, la conclusion nous brise le coeur et la chanson "Sleep Walk" de Santo & Johnny a été parfaitement choisie pour donner le maximum d'émotions durant la scène finale. À ce jour, j'ai des frissons lorsque Bob hurle le nom de son demi-frère et on voit un de ses souvenirs filmé au ralenti.

Les films biographiques sont parfois des projets délicats. La plupart se ressemblent beaucoup et peuvent sombrer dans les clichés. La Bamba n'a rien de très original, mais le tout est exécuté avec tellement d'authenticité et d'énergie que ce film sort de l'ordinaire. Le scénariste et réalisateur Luis Valdez, lui-même issu d'une famille de travailleurs en Californie, dépeint avec justesse la réalité des hispano-américains de cette région. Autrefois plus spécialisé dans la réalisation des pièces de théâtre, Valdez a connu son premier grand succès au cinéma avec La Bamba et tous ses efforts ont porté fruit. Il s'agit d'un drame exceptionnellement bien fait, et nous a permis de reconnaître l'énorme talent de Lou Diamond Phillips et Esai Morales.

Affiche du film

Bande-annonce

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