MONICA LA MITRAILLE

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Drame de moeurs

2004. Réalisation: Pierre Houle. Avec: Céline Bonnier, Patrick Huard, Roy Dupuis et Rémy Girard. Scénario: Luc Dionne et Sylvain Guy. Couleur/2h06.

        Ce drame assez complet suit le vécu de Monica la Mitraille (Bonnier), une jeune femme de Montréal qui s'est sortie d'une vie de pauvreté en mariant un criminel. Lorsque son mari la quitte, Monica entretient une relation amoureuse avec un voleur de banques (Huard). La jeune femme ne tarde pas à devenir une complice, et les médias lui donnent son surnom. Elle se retrouve bientôt sur la page couverture de tous les journaux.

        Céline Bonnier est très à l'aise dans le rôle de la criminelle qui devient vite une célébrité. Le réalisateur Pierre Houle a basé son film sur la vraie Monica la Mitraille, le scénario est basé sur le livre de Georges-Hébert Germain. Dans ce film, on voit comment Monica change au fil des années. Cette jeune femme d'un milieu ordinaire est fascinée et séduite par des criminels, elle est un personnage assez complexe; elle n'est pas une pauvre victime sans défense, ses défauts sont assez évidents et elle a choisi cette vie hors de l'ordinaire. C'est étrange, mais en regardant ce film québécois j'ai pensé à Goodfellas (Les Affranchis), le film américain de Martin Scorsese. Dans Goodfellas, un jeune homme se joint à des mafiosi puisque leur milieu est beaucoup plus attrayant que son milieu de pauvreté. Même la femme de Henry Hill (interprétée par Lorraine Bracco) mentionne que le fait de voir une arme à feu l'excite énormément. Monica est le même genre de personne, on voit son regard fasciné lorsqu'elle utilise un revolver pour la première fois. Le film suggère de façon subtile que n'importe qui peut avoir ce «goût de la criminalité» après s'y être infiltré pendant un bout de temps.  

        Le film est appuyé par de solides comédiens tels que Rémy Girard (qui interprète un gangster du coin) et Marc Labrèche (qui joue le père de Monica). L'une des meilleures scènes est celle où le père de Monica parle au futur mari de sa fille (Frank Schorpion) pour la première fois. Labrèche mentionne qu'il a combattu sur la plage de Normandie pendant la Seconde Guerre mondiale, mais l'ami de coeur de Monica semble croire autre chose. L'interprétation et le dialogue sont dans la note voulue, le film est à son meilleur lorsqu'il met l'accent sur les personnages. Il ne s'agit pas d'une simple collection de scènes violentes ou de crimes sans fin.

        La seule chose que je n'ai pas compris est le fait que Monica ne se cache pas beaucoup le visage pendant les vols de banque. Ses autres complices sont masqués, pourquoi est-ce qu'elle fait par exprès pour se montrer le visage de cette façon ?

        Ce film est un peu long, mais il est bien monté et on s'intéresse beaucoup au vécu du personnage principal. 

Affiche du film

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