SCENT OF A WOMAN

(PARFUM DE FEMME)

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   Classement original en 1992:

Drame psychologique

1992. Réalisation : Martin Brest. Avec : Al Pacino, Chris O’Donnell, James Rebhorn et Gabrielle Anwar. Scénario : Bo Goldman. Couleur/2h37.

        Un jeune étudiant (O’Donnell) est chargé de veiller sur un ancien colonel aveugle qui s’avère froid et cynique (Pacino). Au début, les commentaires sarcastiques du colonel ne sont pas faciles à digérer. Mais au courant de la fin de semaine, le jeune homme apprend bien des choses.

        La performance cinq étoiles de Pacino (qui a également gagné un Oscar) mérite des applaudissements et O’Donnell est fort satisfaisant. La chimie entre les personnages principaux est captivante. Le film est en fait un remake du film italien de 1974 Profumo di Donna avec Vittorio Gassman.

        Par contre, le film contient un amas de longueurs et cette histoire de coup monté à l’université prend beaucoup de place pour rien dans le scénario. La fin heureuse et typiquement américaine semble trop joyeuse pour un film qui met souvent l'accent sur une atmosphère dramatique et profonde.

        Quelques scènes sont fortes, mais plusieurs autres sont illogiques et parfois très invraisemblables. Voici quelques exemples. Le Colonel Slade (Pacino) semble voir plusieurs choses malgré le fait qu'il soit aveugle, et j'ai soupiré de façon exaspérée à quelques reprises pendant le film. Lorsque Chris O'Donnell fait le salut militaire de façon silencieuse, le colonel remarque tout et fait même quelques précisions sur sa façon de saluer. Voyons donc.

        À bord de l'avion, le colonel peut même deviner le nom de l'hôtesse de l'air en se servant de ce qui devrait être sa propre logique, mais je crois plutôt qu'il se sert du scénario. Une scène qui ne fonctionne pas du tout est celle où le colonel et son jeune accompagnateur se font arrêter par la police. Les policiers dans le vrai monde ne sont pas naïfs comme celui dans le film. Le Colonel Slade ne regarde même pas le visage du policier, ce qui aurait semblé étrange pour un vrai agent de police. C'est fort évident que Slade est aveugle. Que fait le policier dans Scent of a Woman ? Il sourit poliment, accepte le baratin du colonel et part sans dire un mot. 

        Enfin, la scène où Slade danse le tango avec la jolie jeune femme est bien filmée et même mémorable, mais je trouve que Slade danse très bien pour un homme aveugle. Petite remarque à part: La jeune femme (Gabrielle Anwar) s'appelle Donna, ce qui n'est sûrement pas une coïncidence parce que «donna» signifie femme en italien, comme le film original Profumo di Donna. C'est justement cette jeune femme qui porte le parfum.

        Scent of a Woman contient quelques très belles performances et une histoire captivante. Ce qui est décevant est l'amas d'invraisemblances qui sonnent faux à cent pour cent, et la fin qui n'a absolument rien à voir avec le colonel Slade ou son jeune employé. Tout ce cirque concernant le coup monté à l'école ne devrait pas être dans ce film, ni dans aucun autre long-métrage réalisé par quelqu'un qui prend ses spectateurs au sérieux.

Oscars 1992 : Meilleur acteur (Pacino).

Golden Globe Awards 1993 : Meilleur acteur (Pacino), meilleur film (Catégorie Drame), meilleur scénario.

Affiche du film

Bande-annonce du film (sur Internet Movie Database)

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