SUPERMAN

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Drame de science-fiction

1978. Réalisation : Richard Donner. Avec : Christopher Reeve, Margot Kidder, Gene Hackman et Valerie Perrine. Scénario : Mario Puzo, Robert Benton, Leslie Newman, David Newman et Tom Mankiewicz. Couleur/2h23; 2h32 (version plus longue de 2001).

Un des meilleurs films de super-héros à ce jour, ce classique n'a pas perdu de sa magie au fil des années. Il s'agit de l’histoire époustouflante de Superman, le personnage de bandes dessinées créé par Jerry Siegel et Joe Shuster (ce dernier est né à Toronto, petit fait intéressant). Dans une galaxie lointaine, la planète Krypton est sur le point de se détruire. Jor-El (Marlon Brando, payé 14 millions de dollars pour ses dix minutes à l'écran) place son bébé Kal-El dans un vaisseau programmé pour voyager très loin dans l'espace et ainsi sauver l'enfant d'une mort certaine. Krypton explose, l'orphelin Kal-El voyage comme prévu dans l'engin de son père et lorsqu'il arrive près de la Terre, il atterrit dans un village aux États-Unis. Il est adopté par Jonathan et Martha Kent, qui le nomment Clark (Reeve). Celui-ci possède des pouvoirs surhumains extraordinaires, et rendu à l'âge adulte, il devient l'invincible super-héros que nous connaissons tous. Il déménage à Metropolis et travaille comme journaliste, tandis que le méchant Lex Luthor (Hackman) devient son ennemi juré.

Christopher Reeve avait peu d'expérience au cinéma à l'époque et il a fait ses études à l'académie d'arts dramatiques Juilliard à New York. Superman est son premier grand rôle et ce film a donné vie à sa carrière. Charmant et athlétique, Reeve personnifie le super-héros avec toute la conviction nécessaire. La réalisation de Richard Donner est impeccable, ainsi que les effets spéciaux qui ont d'ailleurs remporté un Oscar. Le tremblement de terre qui se produit vers la fin réussit encore à me garder bouche bée même à l'époque actuelle d'effets visuels numériques. Mais les effets spéciaux ne remplacent pas l'humanité et l'humour qui dominent dans le scénario intelligent (dont l'un des scénaristes est Mario Puzo, l'auteur des romans Godfather/Le Parrain). Quelques scènes sont de vraies perles rares, comme le premier rendez-vous de Superman et Lois Lane (Margot Kidder). Cette rencontre mélange l’humour et la séduction de façon subtile et savoureuse. Le dialogue est parfois très adulte pour un film de ce genre, mais pas assez explicite pour être indécent pour les plus jeunes spectateurs. La meilleure séquence est celle où Superman et Lois volent ensemble dans le ciel tandis que la musique inoubliable de John Williams ajoute beaucoup de sensibilité. C'est peut-être une des scènes d'amour les plus sensuelles et touchantes; elle mélange la fantaisie, l'exploration et le sentiment de sécurité qu'on ressent envers une autre personne. On a pris soin de s'assurer que chaque petit détail des personnages soit éclairé et la chimie entre Superman et Lois Lane est une des meilleures qualités de cette aventure.

La mise en scène assurée de Richard Donner réussit à recréer parfaitement le style magique des bandes dessinées de DC Comics : l’atmosphère urbaine de Metropolis, les gens «normaux» qui sont émerveillés par la présence de Superman (les nombreux reaction shots mettent l'emphase sur cet émerveillement), et le côté plus «monsieur tout le monde» de Clark Kent. Le film représente parfaitement la légende de ce super-héros. Quelques critiques ont pensé que les gros plans et la présentation presque «épique» de ce film était de trop, mais je ne suis pas d'accord. La photographie somptueuse de Geoffrey Unsworth est un plaisir à regarder. Unsworth a apparemment créé une nouvelle façon de filmer les scènes où Superman vole, une technique considérée avant-gardiste pour l'époque. Une autre anecdote: le réalisateur George Lucas voulait embaucher Unsworth pour s'occuper de la photographie de Star Wars/La Guerre des étoiles (1977). Déjà engagé à travailler sur Superman, Unsworth a dû décliner.

Ce film a marqué non seulement mon enfance mais également mon amour pour le genre science-fiction/aventures. Superman mélange des valeurs presque spirituelles, des personnages inoubliables et une scénarisation exemplaire. C'est évident que les cinéastes ont ressenti beaucoup de passion et de respect pour ce projet. Un gros bravo.

* Comme c'est le cas pour plusieurs films, il existe une version longue qui comporte des scènes additionnelles qui sont plus ou moins utiles au développement de l'histoire. Je n'ai qu'une critique à faire sur cette nouvelle version: la modification des effets sonores. J'ai comparé les effets sonores du film original avec ceux de la version «retouchée». Logiquement, les deux devraient être identiques. Par contre, la version longue a des effets sonores différents qui ont été implantés ou changés afin de sembler plus «modernes». Par exemple, les petits détails tels que les explosions ou les coups de feu ont été modifiés. Ceci n'est pas du tout nécessaire et les nouveaux effets sonores paraissent faux. Cela nous amène à une question: à quel point est-ce qu'on va modifier le son des vieux films qui réapparaissent en DVD ? Allons-nous entendre la voix de Brad Pitt au lieu de celle de Clark Gable dans une nouvelle version «director's cut» de Gone With The Wind (Autant en emporte le Vent) ?

Oscars 1978 : Meilleurs effets visuels.

Affiche du film

Bande-annonce du film (sur Internet Movie Database)

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