S.W.A.T.

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Drame policier

2003. Réalisation: Clark Johnson. Avec: Samuel L. Jackson, Colin Farrell, Josh Charles et Michelle Rodriguez. Scénario: David Ayer et David McKenna. Couleur/2hres.

        Basé sur la série télévisée des années 70, ce film d'action explosif n'arrête pas pour une seconde. S.W.A.T. n'a pas besoin d'être gratuitement violent pour être divertissant, et de nos jours cela est un signe de créativité.

        L'histoire se situe à Los Angeles. Jim Street, un jeune agent de S.W.A.T. (qui signifie, pour ceux et celles qui ne le savent pas, «Special Weapons And Tactics»), se retrouve dans un beau pétrin lorsque son partenaire blesse involontairement une otage pendant une opération périlleuse. Le patron croit qu'il y a eu un flagrant manque de jugement. Street reste dans son département mais devra attendre bien longtemps avant de remettre son uniforme, et son co-équipier se fait congédier. Le reste du film nous fait voir à quel point Jim Street essaie de refaire sa place dans l'équipe, et sa carrière prend un tournant dramatique lorsqu'il rencontre un vétéran coriace (Samuel L. Jackson, aussi amusant que jamais).

        Le scénario de David Ayer et David McKenna est assez réaliste et se prend au sérieux pendant une bonne partie du film (la fusillade au début du film nous rappelle le vrai vol de banque survenu à North Hollywood en 1997). En fait, c'est comme regarder la série téléréalité Cops, sauf avec des comédiens que nous reconnaissons. Nous voyons l'entraînement rigoureux, la tension entre les patrons et les employés, le danger relié au travail. Ce sont ces moments qui rendent S.W.A.T. aussi percutant, même si vers la fin nous avons l'impression que le tout devient un peu invraisemblable. Les personnages sont intéressants et l'interaction entre les membres de l'équipe est tellement convaincante que nous oublions que c'est un film fictif.

        Jim Street (Colin Farrell) doit bien sûr avoir quelques moments plus intimes afin d'être un bon personnage, cette fois-ci nous assistons à une rupture entre lui et son ex-conjointe. Mais les scènes qui impliquent l'ex-petite amie de Jim sont rapidement mises de côté. On dirait que ces scènes ne servent qu'à nous donner la chance de reprendre notre souffle suite à l'action qui précède. De plus, nous attendons constamment une relation amoureuse entre Jim et l'agente hispanique Chris Sanchez, mais le réalisateur ne permet pas au scénario de perdre une seule seconde. La confrontation finale entre Jim et son ancien partenaire est sensationnelle et exagérée, à un tel point qu'elle sent la parodie.

        Mais S.W.A.T. n'est pas un film qui est fort sur les personnages ou l'étude psychologique. C'est un vrai de vrai film d'action qui bouge et qui nous tient en haleine. Les personnages sont assez étudiés pour être vraisemblables mais pas assez pour être mémorables. La réalisation époustouflante de Clark Johnson est tellement surprenante que c'est difficile de quitter l'écran des yeux. S.W.A.T. est le premier long métrage hollywoodien de Johnson; il a déjà réalisé quelques épisodes des séries-TV populaires Third Watch, The West Wing et Law and Order: Special Victims Unit, donc il s'y connaît bien dans le monde d'intrigue policière. En fait, S.W.A.T. ressemble beaucoup à la série Third Watch puisque les deux nous montrent des situations réalistes et nous font croire que nous regardons de vrais policiers en devoir.

        En regardant le film, j'ai bien apprécié que le patron ne soit jamais perçu comme étant un con insignifiant et incompétent comme dans la majorité des films policiers. Les policiers n'aiment pas ce patron, mais il ne dépasse jamais les bornes. Les scénaristes font preuve de jugement et ne laissent jamais ce patron devenir trop encombrant ou intolérable. (Je décris brièvement la fin du film à partir de maintenant).

         Comme j'ai souligné plus haut, S.W.A.T. est très réaliste sauf vers la fin, avec cet avion qui atterrit sur un pont et toute cette histoire de récompense de cent millions de dollars. Je peux croire que des truands prendraient cette récompense au sérieux, mais pourquoi est-ce que les deux policiers corrompus pensent que ce trafiquant d'armes va garder sa promesse ? Je trouve cela un peu difficile à croire.

        Mais ces invraisemblances ne me dérangent pas trop puisque l'énergie vibrante du film reste constante du début jusqu'à la fin. Maintenant que j'y pense, un avion pourrait s'atterrir sur un pont et s'arrêter à quelques pouces d'un homme qui est droit devant. Eh bien, pourquoi pas ?

Affiche du film

Bande-annonce du film (sur Internet Movie Database)

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