THE PATRIOT

(LE PATRIOTE)

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Drame de guerre

2000. Réalisation: Roland Emmerich. Avec: Mel Gibson, Jason Isaacs, Heath Ledger et Chris Cooper. Scénario: Robert Rodat. Couleur/2h44.

        Ce film de guerre effectivement très patriotique s'apparente plus à une BD qu'à un drame sérieux et profond. Mel Gibson est un fermier pacifique de la Caroline du sud en 1776 pendant la conquête des Anglais. Après que son fils soit froidement abattu par un colonel anglais (Isaacs, un méchant mémorable), le fermier Benjamin Martin commence une guerre sanglante.

        Comme dans son film épique Braveheart/Coeur vaillant, Mel Gibson crie pour la liberté et la fraternité en massacrant tout ce qui bouge. The Patriot joue le même jeu que n'importe quel film de guerre patriotique et certaines scènes sont d'une violence très élevée. La réalisation de Roland Emmerich, qui a également réalisé Independance Day/Le Jour de l'indépendance, est mouvementée et tape à l'oeil. Le spectateur n'a pas le temps de s'ennuyer et les combats se déroulent à la vitesse d'une boule de canon.

        La scène la plus spectaculaire est filmée de haut et de loin avant que la caméra s'infiltre parmi les hommes. Sur un champ vert, nous voyons les deux armées s'approcher lentement, les hommes sont prêts pour le massacre. La scène fait monter notre adrénaline et Emmerich sait comment faire fonctionner la machine hollywoodienne: on applaudit les Américains et on espère que les Anglais vont recevoir une raclée. Les prises de vue sont époustouflantes.

        Je viens d'énumérer les qualités esthétiques et commerciales du film. Mais parlons maintenant de la qualité artistique du film. Eh bien, disons que The Patriot est plus un film d'action musclé qu'un film historique efficace.

        Les confrontations entre Gibson et le colonel anglais Jason Isaacs contiennent trop de reaction shots et de scènes filmées au ralenti pour vraiment être plausibles. Comme dans Independance Day, Emmerich manipule le spectateur sans se gêner pour une seconde et le patriotisme américain est livré avec force. Les combats sont teintés de Rambo et la mentalité est «le plus de sang, le mieux c'est». Faites-moi croire que pendant une guerre, qui implique logiquement une centaine d'hommes, Mel Gibson se bat seulement contre son pire ennemi Jason Isaacs. Les scènes durent trop longtemps et le tout est tellement invraisemblable que nous réalisons que le film ne doit pas être pris au sérieux. 

        De plus, les Anglais sont perçus de façon drôlement simpliste. On dirait que Roland Emmerich a peur que les spectateurs s'attachent aux Anglais (je pense aux extra-terrestres très uni-dimensionnels dans Independance Day). Dans The Patriot, les Anglais sont tous haïssables et froids du début à la fin. L'histoire aurait été plus plausible et touchante si certains soldats anglais étaient un peu plus humains et réalistes. Il n'y a rien de plus fascinant que de voir un ennemi avec qui on peut s'identifier. Jason Isaacs a l'air méchant, il sent le méchant, il mange du méchant et il crache probablement du méchant. Il y a peu d'imagination dans le scénario.

        Le fait que le film soit patriotique et très américain ne m'a pas dérangé tant que ça. Ce sont plus les stéréotypes et les stupidités mentionnées ci-haut qui m'ont le plus énervé pendant le film. Malgré cela, The Patriot contient certains personnages touchants et colorés, un scénario très divertissant et des scènes habilement écrites. Le film a ses défauts, mais je serais un menteur si j'affirmais que je ne l'avais pas aimé.

        Mel Gibson joue son rôle avec conviction, comme il le fait toujours, et je ne doute pas qu'il ait fait de son mieux. En fait, l'interprétation de Mel Gibson surpasse la qualité de l'histoire.

        Mais c'est très étrange de voir que c'est Robert Rodat, le brillant scénariste de Saving Private Ryan/Il faut sauver le soldat Ryan, qui a écrit le scénario de The Patriot. J'ai l'impression que Rodat a écrit Saving Private Ryan avec énergie et concentration, mais qu'il a ensuite écrit The Patriot pendant sa pause café.

Affiche du film

Bande-annonce du film (sur Internet Movie Database)

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