THE SHINING

(L’ENFANT LUMIÈRE)

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Drame d’horreur

1980. Réalisation : Stanley Kubrick. Avec : Jack Nicholson, Shelley Duvall, Danny Lloyd et Scatman Crothers. Scénario : Stanley Kubrick et Diane Johnson. Couleur/2h24.

        Un écrivain est chargé d’entretenir un hôtel pendant l'hiver. Logé à cet endroit en compagnie de sa femme et de son jeune fils, tout semble bien aller. Soudainement, l’écrivain devient de plus en plus dangereux et psychotique.

        Basé sur le roman best-seller de Stephen King, ce drame est réalisé avec tact et l’interprétation est excellente. Jack Nicholson est mémorable dans le rôle de Jack Torrance.

        Le scénario observe la folie, l’au délà et le meurtre. L’histoire introduit de façon subtile des thèmes d’actualité tels que l’alcoolisme, l’abus et le manque de communication ... tout en gardant une atmosphère de claustrophobie et de peur.

        Le film est très long, mais les scènes sont réalisées de façon étonnante par Stanley Kubrick. Par exemple, lorsque Wendy (Shelley Duvall) utilise une radio CB pour communiquer avec les autorités locales, la scène dure longtemps et la conversation banale avec ce policier m'a semblée insignifiante lorsque j'ai vu le film pour la première fois. Mais le dialogue et la situation livrent un message subtil au spectateur: Wendy communique avec cet étranger afin de nous faire comprendre à quel point elle ne parle plus à son mari, qui est devenu renfermé et hostile. Cette femme préfère bavarder avec un inconnu et cela démontre le manque de communication entre le mari et la femme. Cette scène démontre également le début des problèmes entre Wendy et Jack Torrance.

        Rien n'est implanté dans le film pour rien. Kubrick est subtil et nous laisse utiliser notre imagination. Il nous lance aucune vérité de façon explicite. Il ne présente pas de massacres gratuits ou de sauts manipulateurs qui donnent une crise cardiaque au spectateur. Son film d'horreur est supérieur. The Shining aurait pu se diriger dans toutes sortes de directions inappropriées, mais Kubrick garde toujours le contrôle.

        Le plus effrayant de tout le film est la dualité entre le réel et l'irréel. On ne sait pas toujours si Jack Torrance voit des hallucinations ou de vrais fantômes.

        La subtilité de Kubrick peut également être vue pendant la scène où Wendy parle avec une psychiatre dans le salon. La façon dont elle allume sa cigarette (sa main tremble) et sa façon de parler expriment exactement les craintes qu'elle a envers l'alcoolisme de son mari. Wendy ne fait que parler avec la psychiatre de façon très naturelle, mais sa performance et ses gestes non-verbaux nous livrent le message quand même. C'est bien sûr Shelley Duvall qui interprète bien son rôle, mais c'est Stanley Kubrick qui dirige les comédiens. Chaque petit détail du film, même si ce détail semble insignifiant, est d'une importance cruciale.

        Quelques éléments absurdes vers la fin nuisent beaucoup au scénario, et ruinent complètement cette dualité réel-irréel qui est dominant pendant presque tout le film. Kubrick implante quelques scènes minables de série Z (avec les fantômes et les décors piteux) qui semblent très différentes du ton neutre et contrôlé que l'on voit au début. C'est comme si un autre réalisateur avait réalisé la fin de son film. J'aurais classé le film cinq étoiles et non quatre si la fin était meilleure.

        Malgré cela, The Shining est quand même un très bon effort. L’histoire est mystérieuse et complexe, il y a plusieurs façons d’interpréter les événements qui se produisent dans cet hôtel. On dirait qu'il y a un thème de réincarnation dans ce film (comprenez-vous pourquoi Jack Torrance apparaît dans la photo du bal à la fin du film?). Ceci est le genre de long-métrage qui peut allumer une discussion entre deux cinéphiles qui reviennent du cinéma.

        L’auteur Stephen King a fortement critiqué le film de Kubrick et a fait des reproches à Jack Nicholson. Il a également déclaré que la fin du long-métrage ne ressemblait pas du tout à celle dans son roman. Un remake tourné pour la télévision est apparu pendant les années 90 et King a mentionné qu’il préférait cette version.

        J'ai lu le roman et c'est vrai qu'il est différent du film. Par contre, même si Kubrick n'a pas été tout à fait fidèle au livre, The Shining est un des films d'horreur les plus intrigants et marquants des années 80. 

Affiche du film

Bande-annonce du film (sur Internet Movie Database)

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