BAD LIEUTENANT

(L'ÉTRANGE LIEUTENANT)  

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   Classement original en 1992:

Drame psychologique

        Un policier corrompu de New York croit qu'il va bientôt perdre la tête. Ces jours-ci, il doit abuser de son pouvoir afin de se procurer de la drogue, il s'engage dans des activités sexuelles étranges et son état dépressif le laisse sans espoir. Lorsqu'il enquête sur le viol crapuleux d'une religieuse, il commence à réfléchir à son état pitoyable. Est-ce qu'il est trop tard pour se faire pardonner pour tous ses péchés ?

        Ce film lugubre et souvent désagréable n'est pas exactement le message pro-catholique qu'on retrouve dans les églises. De plus, le réalisateur Abel Ferrara (Ms.45, Fear City) nous lance des scènes de misogynie en pleine figure. Le personnage principal est offensant et vulgaire. Mais ce qui fonctionne bien dans le film est le fait qu'un homme aussi méprisable que ce policier puisse subir une véritable transformation. Le scénario ne devient jamais prétentieux et ne prêche pas la morale sans arrêt. Le film est cru, direct et honnête. Harvey Keitel est tout à fait surprenant (mais je crois qu'il crie un peu trop souvent dans l'église lorsqu'il voit Jésus). Il interprète le même genre de mauvais garçon qu'on a déjà vu dans le passé (Mean Streets/Les Rues chaudes etc), mais on ressent beaucoup l'angoisse de ce lieutenant. 

        Abel Ferrara, qui est né dans le Bronx à New York, explore les endroits les plus sombres et les plus déprimants de cette ville. Comme le réalisateur espagnol Pedro Almodóvar, Ferrara a fait ses débuts de cinéaste en se promenant dans la rue avec une petite caméra Super 8. Dans Bad Lieutenant, il connaît tous les petits coins mystérieux et on voit la misère des gens de façon explicite. Ne regardez pas ce film si vous êtes déjà de mauvais poil. Mais si vous voulez voir une interprétation remarquable et une histoire très originale, vous en aurez pour votre argent.

Affiche du film

Bande-annonce du film (sur Internet Movie Database)