48 HRS.

(48 HEURES)

                             

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Drame policier

1982. Réalisation : Walter Hill. Avec : Nick Nolte, Eddie Murphy, James Remar et Annette O’Toole. Scénario : Walter Hill, Larry Gross, Steven E. de Souza et Roger Spottiswoode. Couleur/1h35.

       Après avoir survécu une fusillade sanglante où deux de ses collègues ont été tués par un évadé de prison, le détective coriace Jack Cates (Nolte) fait sortir le détenu Reggie Hammond (Murphy) de prison pendant deux jours afin de retrouver le fugitif que Hammond connaît assez bien. Cates et Hammond ne s'entendent pas très bien au début, et ça n'aide pas que le policier soit très raciste.

        La chimie entre les deux personnages principaux a initié le public au genre policier le plus populaire des années 80: le genre copain/copain qui a inspiré des films tels que Lethal Weapon (L’Arme fatale) et Red Heat (Double détente).

        En fait, 48 HRS. n'a rien inventé. La camaraderie masculine est dominante dans les classiques tels que Butch Cassidy and the Sundance Kid (1969) avec Paul Newman et Robert Redford. En regardant 48 HRS., je pensais également à In the Heat of the Night (1967) avec Sidney Poitier et Rod Steiger. La seule différence cette fois-ci: les deux hommes se détestent pendant une bonne partie du film. Le film de Walter Hill nous offre le même concept que nous voyons dans In the Heat of the Night: deux hommes très différents sont forcés de travailler ensemble mais ils sont conscients qu'il existe un certain racisme. Dans 48 HRS., l'homme raciste est le personnage de Nick Nolte. Son Jack Cates est un flic dur à cuire, solitaire et très raciste. Il est le «Dirty» Harry Callahan des années 80. Le scénario traite de racisme de façon très rapide lorsque Nolte et Murphy discutent ensemble dans un bar et le policier avoue que ses commentaires provenaient du fait qu'il «faisait son boulot». Le scénario ne traite pas de racisme de façon aussi profonde que In the Heat of the Night, mais le film de Walter Hill ajoute ce petit moment d'amitié qui est nécessaire afin de rapprocher les deux hommes disparates.

        Hill se spécialise dans les films machos qui contiennent des personnages presque primitifs. Le scénario de 48 HRS. comporte des éléments qui démontrent que le réalisateur aime le style western et masculin qui est d'ailleurs dominant dans son drame The Long Riders (1980). Par exemple, le début de 48 HRS. se situe en campagne, les deux assassins haïssables (James Remar et Sonny Landham) ont des moeurs de cow-boy et le duel final contient une saveur de Clint Eastwood. En fait, 48 HRS. est comme un western plus urbain et moderne. Walter Hill permet à l'action d'exploser dans les rues de San Francisco, mais le ton western est omniprésent.   

        Le seul défaut que j'ai retrouvé dans ce film provient des coupures. Quelques scènes auraient pu être rallongées et quelques scènes supplémentaires auraient bien complété l'histoire. Par exemple, lorsque Nick Nolte rejoint Eddie Murphy dans la discothèque, Murphy lui montre un revolver dans un étui et semble fier de lui-même. Où a-t-il trouvé cette arme ? Quand ? En lisant le scénario original (disponible sur Internet), je me suis aperçu qu'il existait une scène qui nous montrait comment Murphy se procurait cette arme ... mais cette scène avait été coupée (apparemment, Reggie Hammond rencontre un ancien complice qui vend des revolvers). Quelques scènes pertinentes ont été retirées du produit final.     

        Peu importe. 48 HRS. est un film policier classique rempli d’action, d'humour et de performances mémorables. Eddie Murphy (qui n’avait que 21 ans lors du tournage) est brillant dans certaines scènes et son dialogue est vivant et coloré. Il s'agit de son premier film. Murphy apparaissait souvent dans la série télévisée Saturday Night Live et il démontrait beaucoup de talent. Il en démontre également dans 48 HRS. C'est un début de cinéma très prometteur.

Affiche du film

Bande-annonce (sur Internet Movie Database)

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