THE MAN WHO WASN'T THERE
(L'HOMME QUI N'ÉTAIT PAS LÀ)

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Drame

2001. Réalisation: Joel Coen. Avec: Billy Bob Thornton, Frances McDormand, James Gandolfini et Michael Badalucco. Scénario: Joel Coen et Ethan Coen. NB/1h57.

          Ed Crane, un barbier morose et introverti (Thornton), soupçonne que sa femme (McDormand) le trompe.  Ed ne laisse pas grand chose dans sa vie l'affecter, il maintient une attitude calme et détachée.  Ce qui s'ensuit est une histoire de chantage et de meurtre.

       Je ne dévoilerai pas les surprises dans le scénario, il s'agit d'un film noir dans le vrai sens du mot. En regardant ce film, j'ai pensé au roman L'Étranger d'Albert Camus, que j'ai lu il y a plusieurs années. The Man Who Wasn't There est aussi philosophique, d'une certaine façon. Ed Crane n'est pas un homme qui communique aisément, tous les gens autour de lui parlent sans cesse. Il est
au centre de tous les événements qui se produisent, le monde semble s'écrouler autour de lui. On se demande s'il n'est pas un peu plus spirituel que les autres. Il accepte la situation, l'intériorise, mais il se laisse emporter par la vague. Les gens autour de lui souffrent le plus. JE DÉVOILE UN PEU LA FIN À PARTIR D'ICI.
      
       Il est difficile de savoir ce que les frères Coen ont voulu nous suggérer par toute cette histoire. Est-ce qu'ils veulent dire que tout le radotage incessant et l'énervement dans la vie sont inutiles puisque nous allons tous nous retrouver six pieds sous terre à la fin? Ou que la vie est précieuse et qu'il ne faut pas limiter nos ambitions? Ed Crane ne survit pas à la fin du film, il est dommage qu'il n'ait pas vécu sa vie au maximum avant de se retrouver sur la chaise électrique. On peut interpréter ce film de diverses façons.

       J'ai beaucoup aimé le montage en noir et blanc, on ressent vraiment une atmosphère des années 40, typique de film noir. Comparé à l'affreux Fargo, également réalisé par Joel Coen, The Man Who Wasn't There ne sombre pas dans les quétaineries prétentieuses et le satirique artificiel. Ce film prend son temps et Billy Bob Thornton est excellent. Il dégage la même attitude réservée que l'on voit dans son Monster's Ball/Le Bal du monstre. Tony Shalhoub (la vedette de la série-TV Monk) est exceptionnel dans le petit rôle de l'avocat arrogant qui aime s'entendre parler. Enfin, la ravissante Scarlett Johansson a le sourire le plus naturel de tout le film, elle interprète l'adolescente séduisante qui joue du piano.

        Après avoir vu Fargo et O Brother, Where Art Thou, je ne ressentais pas beaucoup d'enthousiasme avant de regarder The Man Who Wasn't There. Il est bon, rien d'extraordinaire, mais un bel accomplissement qui nous garde légèrement bouche bée vers la fin. J'ai l'impression qu'on peut découvrir quelque chose de nouveau en regardant ce film une seconde ou une troisième fois.


Affiche du film

Bande-annonce (sur Internet Movie Database)


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