THE WOLF OF WALL STREET
(LE LOUP DE WALL STREET)
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Drame de moeurs
2013. Réalisation: Martin Scorsese. Avec: Leonardo DiCaprio, Jonah Hill, Margot Robbie et Kyle Chandler. Scénario: Terence Winter. Couleur/3hres.

En 1987, Jordan Belfort, âgé seulement de 23 ans, devient agent de change à Wall Street. Après un bout de temps, il fonde sa propre compagnie, Stratton Oakmont, avec un groupe d'associés qui ne sont que des gars très ordinaires. Belfort, avec sa personnalité dynamique et son sens de leadership, maintient un niveau d'excellence dans sa compagnie et motive les autres employés à se donner à cent pour cent. Mais le succès de Belfort le pousse vers la drogue, l'infidélité et les activités illégales. Ça ne prend pas longtemps avant que le FBI commence à l'enquêter.

Réalisé par le légendaire Martin Scorsese et basé sur le fait vécu de Jordan Belfort (qui a passé 22 mois en prison), ce film bruyant et très explicite est comme un gros party qui dure trois heures. On peut reconnaître le style typiquement Scorsesien: les prises de vue au ralenti et ensuite accélérées, la trame sonore continue qui ne devient jamais trop encombrante, la reconstitution d'époque et le rythme étourdissant (malgré la longue durée du film). DiCaprio est à son zénith dans un rôle fait pour lui; il joue Jordan Belfort avec l'énergie et la passion nécessaires pour en faire un individu qu'on admire et qu'on déteste simultanément. Jonah Hill, reconnu pour des comédies frivoles comme Superbad/Supermalades ou 21 Jump Street, joue un rôle plus sérieux cette fois-ci en campant Donnie, l'associé de Jordan qui sombre également dans la drogue et l'excès. L'interprétation de Jonah Hill arrive presque à la hauteur de DiCaprio (les deux comédiens ont été nominés aux Oscars comme meilleurs acteurs), et Margot Robbie est surprenante dans le rôle de la femme de Belfort. L'humour est noir et très corsé, voire même très misogyne (on pense aux scènes de strip-teaseuses dans le bureau de courtiers, ainsi que le rôle très sexuel des femmes dans cette histoire). Mais Scorsese ne condamne pas ses personnages et ne les juge pas, on voit le tout d'un oeil très objectif. Le message est clair: ce monde de courtiers est ce que les Anglais appellent a man's world, un monde dominé par les hommes où le pouvoir et l'argent finissent par corrompre.

The Wolf of Wall Street me fait penser à l'excellent Goodfellas/Les Affranchis (1990) de Scorsese, un de ses meilleurs films. Jordan Belfort vit un peu les mêmes tribulations que Henry Hill: il est exposé aux tentations et à la gloire dès un jeune âge et il finit par ruiner sa vie en abusant de la drogue. Même la narration de Jordan me fait penser à celle de Henry dans Goodfellas, au style un peu désinvolte et teintée d'observations comiques. Comme Jake LaMotta dans Raging Bull/Comme un taureau sauvage (1980), Jordan Belfort n'est pas quelqu'un d'attachant mais il est quelqu'un qui peut nous fasciner tout de même. Les scènes de débauche et d'excès finissent par fatiguer un peu, mais il est quand même saisissant de voir d'aussi bons interprètes et cinéastes au travail.
Golden Globes 2014: Meilleur acteur (Leonardo DiCaprio)
Affiche du film
Bande-annonce (sur Internet Movie Database)
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