THE NIGHTMARE BEFORE CHRISTMAS

(L'ÉTRANGE NOËL DE MONSIEUR JACK)

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Film d'animation

1993. Réalisation: Henry Selick. Avec les voix de: Chris Sarandon, Danny Elfman, Catherine O'Hara et William Hickey. Scénario: Caroline Thompson. Couleur/1h15.

       Ce film d'animation fort remarquable est produit par le maître accompli du gothique Tim Burton (le réalisateur de Beetlejuice/Bételgeuse, Batman et Edward Scissorhands/Edward aux mains d'argent), qui a également écrit l'histoire. Le macabre, l'humour noir et le satirique sont combinés de façon ingénieuse, et l'animation stop motion réinvente le film d'animation hollywoodien. 

        La technique stop motion a déjà été utilisée par Phil Tippett dans le film de science-fiction RoboCop en 1987. Cette technique consiste à monter une créature et la filmer temporairement pendant que cette créature est immobile. Ensuite, on modifie la position de cette créature de façon minime et on prend une autre prise de vue qui ne dure pas très longtemps, et ainsi de suite jusqu'à ce que la série de prises de vue nous donne l'impression que cette créature bouge réellement. La créature ED-209 dans RoboCop est le produit du stop motion animation, et il n'occupe qu'une dizaine de minutes dans tout le film. C'est un procédé beaucoup plus complexe que les dessins-animés traditionnels, et il se différencie de l'ingéniosité informatique de Toy Story (Histoire de jouets)

       Voici la première fois que le stop motion animation est utilisé pour un long-métrage complet. Le film dure beaucoup moins longtemps que les films en général, mais avec raison. Stop motion demande beaucoup de patience. Selon un expert en stop motion, dix secondes de cette technique d'animation prend une journée de tournage au complet. C'est pour cette raison que la durée de The Nightmare Before Christmas est acceptable. Le réalisateur Henry Selick et son équipe de tournage font un travail tout à fait stupéfiant.

        L'histoire est simple mais savoureuse. Dans un monde gothique nommé Halloweentown, une créature morbide nommée Jack Skellington découvre une porte qui le mène à un joyeux monde de Noël nommé Christmastown. Les gens semblent heureux, et il existe ce curieux Père Noël (qu'il nomme «Sandy Claus»). Afin de changer la sombre apparence de Halloweentown, Jack décide d'enlever le Père Noël afin de transformer Halloweentown à jamais. Jack désire également changer son rôle de fantôme terrifiant afin de semer la joie pendant le temps des fêtes.

        Le récit contient quelques invraisemblances: Jack Skellington semble entrer et sortir de ces deux mondes avec une facilité invraisemblable. De plus, Skellington et le robot Sally Shock s'unissent de façon un peu prévisible vers la fin. Ils partagent très peu de scènes et leur contact est minime pendant tout le film, mais ils tombent follement en amour vers la fin. Mais ces petites invraisemblances n'affectent pas l'effet resplendissant de ce film. L'attrait visuel est dominant. The Nightmare Before Christmas est un vrai spectacle inoubliable, le spectateur est plongé dans un monde où tout est possible. Les petites marionnettes sont vivantes et éblouissantes, même les meubles et les objets sont en vie (la scène où le bain marche tout seul est à voir pour le croire). J'ai également aimé le contraste entre le monde sans couleur de Halloweentown et le monde coloré de Christmastown. Burton et la scénariste Caroline Thompson font une parodie de ces deux fêtes, et nous donnent un portrait déplaisant (mais très comique) d'un Noël d'enfer. Comme dans How the Grinch Stole Christmas, le conte du Dr. Seuss, on nous suggère un Noël négatif et imprévisible (quelques scènes dans The Nightmare Before Christmas semblent fortement inspirées de ce conte). Les meilleures scènes se produisent dans notre monde actuel, où Jack joue le rôle du Père Noël. Les enfants reçoivent des jouets repoussants et Jack est tout à fait le contraire du Père Noël ... il n'est pas gros et joyeux, il est maigre et sinistre.

        The Nightmare Before Christmas réussit à être comique et divertissant, mais également sombre et satirique. Le film est en même temps une comédie musicale mouvementée. Les chansons sont bien composées et Danny Elfman procure la voix de Jack (lorsqu'il chante), tandis que Chris Sarandon procure la voix normale de Jack (lorsqu'il parle). Catherine O'Hara (la voix de Sally Shock) ne gagnera pas le prochain trophée des Grammy pour la meilleure chanteuse de l'année, mais sa voix est quand même agréable à entendre. Le film est techniquement ingénieux et bien écrit, et il a battu plein de records lors de sa sortie. Il a été nominé pour un Oscar (meilleurs effets visuels) en 1994, mais il n'a pas gagné. J'aimerais bien savoir pourquoi.

Affiche du film

Bande-annonce du film (sur Internet Movie Database)


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