JURASSIC PARK
(LE PARC JURASSIQUE)
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Drame de science-fiction
1993. Réalisation: Steven Spielberg. Avec: Sam Neill, Laura Dern, Richard Attenborough et Jeff Goldblum. Scénario: Michael Crichton et David Koepp. Couleur/2h07.

Sur une île près du Costa Rica, l'homme d'affaires John Hammond (Attenborough) a réussi à créer un parc d'attraction peuplé de dinosaures. Grâce aux expériences d'ADN, les scientifiques travaillant pour Hammond peuvent cloner ces animaux initialement en voie d'extinction. Toutefois, afin d'éviter la surpopulation de dinosaures, Hammond exige que ces créatures soient tous des femelles. Après qu'un des dinosaures tue un employé du Parc Jurassique, les investisseurs demandent à Hammond de faire appel à des experts dans le domaine de la paléontologie afin de mieux évaluer la sécurité de cet endroit. Hammond invite Grant (Neill), Ellie (Dern) et Malcolm (Goldblum) à venir visiter ce parc fascinant. Lorsqu'une panne éteint le système de sécurité, les dinosaures s'enfuient de leurs enclos. Les trois invités de Hammond, ainsi que ses petits-enfants, doivent survivre une aventure terrifiante.

Lorsque Michael Crichton a fini son roman Jurassic Park en 1990, plusieurs studios ont vu le potentiel de son livre et ont essayé d'acheter les droits d'auteur avant même que son livre soit publié. Le réalisateur Steven Spielberg, ainsi que le studio Universal, ont fini par obtenir les droits d'auteur; de plus, ils ont embauché Crichton pour devenir le scénariste de ce projet très prometteur. David Koepp a fait des changements dans le scénario, qui n'est pas tout à fait identique au roman. Le résultat: un film de science-fiction fascinant qui mélange action, suspense et même quelques touches d'humour.

Les effets spéciaux, qui mélangent les marionnettes sophistiquées et les images conçues par ordinateur, sont de première classe et comptent parmi les meilleurs effets visuels que j'ai vus. Je sais que je critique souvent les effets de ce genre quand ils sont utilisés de manière excessive et sans originalité, mais dans ce cas-ci, les dinosaures ont l'air réel. De plus, les effets sonores et la mise en scène géniale de Spielberg sont tous d'une qualité renversante. L'un des points forts de ce film est le suspense graduel qui se fait ressentir avant que les dinosaures commencent à attaquer Grant et les autres. Comme dans son Close Encounters of the Third Kind/Rencontres du Troisième Type (1977), Spielberg maintient une retenue contrôlée afin de garder un niveau de suspense élevé. Pendant une bonne partie de Jurassic Park, on sent le danger imminent (les dinosaures qui marchent bruyamment mais hors champ, etc.) et Spielberg étire ce suspense pendant assez longtemps. Ensuite on se fait secouer par les scènes de chaos avec une intensité peu commune. Lorsque les petits-enfants de Hammond sont pris dans la Jeep et son attaqués par le dinosaure, il est difficile de ne pas vouloir se cacher derrière le divan. L'interprétation supérieure des deux enfants et les effets visuels nous procurent une expérience à la fois fascinante et terrifiante.

Plusieurs critiques ont dit que le scénario et les personnages faisaient pâle figure comparés aux effets spéciaux. Je ne suis pas d'accord. Bien que Jurassic Park ne soit pas à la hauteur des autres classiques de Spielberg, l'ensemble du film est fort. Grant (Sam Neill) et Ellie (Laura Dern) peuvent sembler un peu unidimensionnels comme personnages, mais il ne s'agit pas d'un simple film d'effets spéciaux. Spielberg réussit à insuffler un peu d'humanité au récit. Par exemple, dans plusieurs oeuvres de Spielberg, l'homme dans le scénario est irresponsable et se montre absent dans la vie de son enfant. Spielberg a souvent mentionné que ses parents se sont séparés lorsqu'il était enfant et qu'il n'a pas vu son père pendant au moins quinze ans. On sait que le réalisateur s'est inspiré de son propre vécu lorsqu'il a complété ses plus grands films, et l'absence du père est évident dans Close Encounters of the Third Kind et E.T. (1982). L'homme dans Jurassic Park est un peu différent. Grant, qui semble peu paternel vers le début, doit devenir le protecteur des petits-enfants de Hammond. Vers la fin, on voit un grand changement dans son attitude envers eux. Il est intéressant de voir comment l'homme dominant dans le scénario semble avoir évolué lorsqu'on compare ce film aux autres classiques de Spielberg.

Jurassic Park souffre de quelques longueurs, mais la qualité des scènes d'action et le jeu sincère des comédiens compensent énormément. On fait aussi quelques remarques intelligentes sur les questions éthiques entourant l'utilisation du clonage et de l'ADN. En général, il s'agit d'un très bon film fantastique qui a eu des suites tels que The Lost World - Jurassic Park/Le Monde perdu - Jurassic Park (1997), Jurassic Park III/Le Parc jurassique III (2001), Jurassic World/Monde jurassique
(2015) et quelques autres, mais l'original demeure avant-gardiste et d'une supériorité indéniable.

Oscars 1994: Meilleurs effets sonores, meilleur montage de son, meilleurs effets visuels.
Affiche du film
Bande-annonce

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