MY OWN PRIVATE IDAHO

(IDAHO)

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Drame de moeurs 

1991. Réalisation: Gus Van Sant. Avec: River Phoenix, Keanu Reeves, James Russo et William Richert. Scénario: Gus Van Sant. Couleur/1h44.

        Deux jeunes prostitués mènent une vie assez difficile: ils vendent leur corps aux hommes et aux femmes, ils abusent de la drogue et ils sont tous les deux troublés par leur passé douloureux. Mike (Phoenix), le plus timide, souffre de narcolepsie et il a constamment des rêves étranges. Il rêve que sa mère prend soin de lui dans une vie beaucoup plus heureuse. Sa mère n'est plus dans sa vie, le jeune homme décide de partir à sa recherche. Son copain Scott (Reeves) part avec lui, ils se rendent même en Italie.

        Ce road movie étrange et parfois d'un ennui mortel fut assez bien reçu par les cinéphiles en 1991. Je n'ai pas aimé le film. Le réalisateur Gus Van Sant utilise des scènes accélérées et presque psychédéliques afin d'illustrer les problèmes psychologiques de ses personnages. Le tout est comme un long gémissement qui n'arrête jamais, et les deux jeunes hommes dans ce film sont aussi froids que la glace. Je n'ai jamais embarqué dans cette histoire pour une seule seconde, et je n'ai jamais ressenti une seule chose pour les personnages.

        River Phoenix est bon, mais le film contient un dialogue parfois affreux et des scènes très mal construites. Les séquences qui font un lien avec la pièce Henry IV de Shakespeare semblent n'avoir aucun rapport avec le film, on dirait que Van Sant prend son histoire trop au sérieux.

        On dirait un des ces films très «artistiques» réalisés par un ultra-zélé qui se prend pour Ingmar Bergman. My Own Private Idaho est prétentieux et ennuyant. C'est étrange, parce que Good Will Hunting (Le Destin de Will Hunting) de Van Sant est un film extraordinaire. Je m'attendais à ce que My Own Private Idaho soit beaucoup meilleur. Le jeune concierge dans Good Will Hunting est un personnage troublé, mais on s'attache beaucoup à lui. Le dialogue de ce film mélange astucieusement les obscénités de la rue aux répliques rusées et intelligentes de son personnage titre. Dans Idaho, Mike et Scott font pitié mais ils sont deux cervelles d'oiseau qui finissent par me tomber royalement sur les nerfs après soixante minutes du film. Elephant m'a énormément déçu aussi. Gus Van Sant essaie trop d'être innovateur et original et cela nous enlève cette charmante authenticité que l'on ressent avec Good Will Hunting. Je pense que Van Sant devrait inclure des personnages simples mais colorés dans ses films au lieu de se fier aux prétentions extravagantes et aux références shakespeariennes.

Affiche du film

Bande-annonce du film (sur Internet Movie Database)

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