THE PRINCE OF TIDES
(LE PRINCE DES MARÉES)
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Drame psychologique
1991. Réalisation: Barbra Streisand. Avec: Nick Nolte, Barbra Streisand, Blythe Danner et Kate Nelligan. Scénario: Pat Conroy et Becky Johnston. Couleur/2h12.
Tom Wingo (Nolte)
est un enseignant marié qui a toujours l'air heureux et sous
contrôle, mais il cache un passé troublant qu'il ne désire pas révéler.
Lorsque sa soeur dépressive Savannah (Melinda Dillon) tente de se
suicider, Tom rencontre la Dre. Susan Lowenstein (Streisand), la
psychiatre de Savannah. La Dre. Lowenstein se fixe comme objectif d'en
apprendre plus sur l'enfance de Savannah, et durant ces rencontres Tom
finit par révéler les plus horribles secrets de son enfance marquée par
l'abus de son père.
Basé sur le roman très populaire de Pat Conroy (qui a également
contribué au scénario), l'auteur reste fidèle au fil narratif de
son histoire tout en donnant beaucoup d'humanité et de vie à ses
personnages principaux. La narration de Tom se fait entendre pendant
tout le film, et Nick Nolte est extraordinaire dans le rôle de l'homme
qui se force à sourire même s'il a le goût de pleurer. Il est bien
appuyé par Barbra Streisand, excellente dans le rôle de la thérapeute
sympathique qui se rapproche de plus en plus de Tom. Le film a quelques
longueurs, mais le rythme reprend de son souffle lorsque Tom rencontre
le fils adolescent de Lowenstein (interprété par Jason Gould, le fils
de Barbra Streisand et son ex-mari Elliott Gould). Tom se porte
volontaire d'entraîner ce jeune gâté pourri à jouer au foot-ball, et
les scènes où
il développe un rapport paternel avec cet ado procurent un peu d'humour
qui atténue
le climat mélodramatique vers la fin. La scène ou Tom fond en larmes
dans le bureau de la Dre. Lowenstein est bouleversante et très bien
interprétée, il s'agit de la meilleure performance de Nick Nolte (qui a
souvent joué des durs a cuire dans des films comme 48 HRS/48 Heures, Extreme Prejudice, Q&A
etc). Jeroen Krabbé (qu'on voit dans The Fugitive/Le Fugitif avec
Harrison Ford) est froid comme la glace dans le rôle du mari de
Lowenstein, un violoniste snob et arrogant qui tente d'intimider Tom
lorsqu'il le rencontre lors d'un souper.
The Prince of Tides est bon, mais la musique souvent trop insistante
alourdit des scènes qui auraient pu «voler de leurs propres ailes».
J'ai lu quelque part que John Barry (le musicien extraordinaire qui a
écrit les trames sonores de Dances of Wolves/Il Danse avec les loups,
Out of Africa/Souvenirs d'Afrique
etc) était le premier choix pour composer la musique principale, mais
on
l'a remplacé par James Newton Howard. Je me demande si la musique de
Barry aurait été un meilleur choix. Quelques séquences sombrent un peu
dans le quétaine et le téléroman, tout en étant appuyées par cette
musique un peu syrupeuse. Quelques dialogues sont très bien écrites,
tandis que d'autres font grincer les dents (surtout le monologue à la
fin qui finit par «Lowenstein, Lowenstein»). Malgré ces imperfections,
j'ai beaucoup apprécié l'interprétation émouvante de Nick Nolte et
Barbra Streisand qui se donnent à plein coeur à la tâche.
Affiche du film
Bande-annonce (sur Internet Movie Database)